UN DIALOGUE SANS L’OPPOSTION LA PLUS SIGNIFICATIVE Que faut-il en attendre ?
UN DIALOGUE SANS L’OPPOSTION LA PLUS SIGNIFICATIVE
Que faut-il en attendre ?
Aujourd’hui tous les regards seront braqués à la salle des banquets du palais de la République où doit se tenir l’ouverture du dialogue national. Un dialogue qui se tient dans un contexte de violence et de bâillonnement des libertés et boycotté par la majorité de l’opposition la plus significative. Dès lors que faudra-t-il en attendre ? A moins que le chef de l’Etat qui a tous les pouvoirs en main décide de respecter la constitution comme il l’avait promis en écartant toute idée « de second quinquennat » et d’élimination de candidats, ensuite d’organiser une élection libre, sincère et transparente à laquelle il ne prendra pas part.
Par El Hassane SALL
Dans son discours d’ouverture du dialogue national tenu le 28 mai 2016 au palais de la République, le président Sall déclarait ceci : « j’ai souhaité engager un dialogue national pour discuter avec toutes les forces vives des questions majeures qui interpellent notre pays (…) Au-delà de nos différences et de nos divergences, nous avons en commun le Sénégal, cette terre que nous ont léguée nos aïeux et que nous devons transmettre aux générations futures dans de meilleures conditions. » Non sans ajouter « Il nous faut regarder résolument vers l’avenir et assumer l’impératif de laisser aux générations futures le Sénégal de notre rêve, un Sénégal où chacun pourra trouver les moyens de vivre décemment et dignement. » Donc aujourd’hui ce que tout le monde attend du dialogue initié par le chef de l’Etat est qu’il mette l’intérêt supérieur de la Nation au-dessus des intérêts personnels. Car il se tient à un moment où tout la situation est très tendue et à moins d’un revirement, elle risque de dégénérer. Par conséquent il ne tient qu’au président Sall pour que la sérénité revienne dans les cœurs. Etant le détenteur de tous les pouvoirs, il lui suffit seulement de clarifier sa position concernant le troisième mandat et qu’il promette les conditions de la tenue d’élections inclusives pour apaiser la tension. Toute autre démarche risque d’être contreproductive. Parce qu’un dialogue boycotté par la frange de l’opposition la plus significative ne peut pas profiter au pays. Car ce ne sera qu’un tour de passe-passe politicien. Et tout porte à croire qu’on s’achemine vers un dialogue entre politiciens ayant des intérêts en commun et qui vont s’accorder sur certains points. Et cela le pays n’en a pas besoin car les urgences sont ailleurs et actuellement c’est comme si la population était assise sur un œuf car la situation qui prévaut actuellement est plus qu’inquiétante. Par conséquent, le préalable absolu c’est la pacification de l’espace public car sans la paix, rien ne pourra se faire. Et pour la préservation de la paix, aucun sacrifice ne sera de trop. Et il convient de reconnaitre que le président Sall a une grande part de responsabilité sur les tensions politiques qui tiennent aujourd’hui le pays en haleine. Lequel est le maitre du jeu car à la fois problème et solution. Ainsi il ne tient qu’à lui pour que la sérénité revienne dans les cœurs. Il lui suffit juste de respecter la constitution en écartant toute idée « de second quinquennat » et d’élimination de candidats, ensuite d’organiser une élection libre, sincère et transparente à laquelle il ne prendra pas part. Parce qu’il avait dit, redit, écrit qu’après 2019, il ne serait plus candidat. Son ministre de la Justice avait lui aussi déclaré « si les gens continuent à dire qu’il est possible que le président fasse un troisième mandat, je me dis qu’on n’a pas lu les textes, notamment l’article 27, qui dit très clairement que « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». C’est ce qu’avait dit et répété l’ancien ministre de la Justice, non sans ajouter, « la révision de la constitution est claire. Cela veut dire que la question du troisième mandat ne se posera plus dans l’histoire du Sénégal. La Constitution ne laisse place à aucune interprétation: nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutif », avait-il répété à 3 reprises. Donc aujourd’hui la priorité des priorités, c’est de cultiver la paix et pour cela, il faut éviter des poser des actes qui pourront remettre en cause la cohabitation harmonieuse qui a toujours prévalu et qui a fait la belle réputation du Sénégal à travers le monde. Et aucun sacrifice ne sera de trop pour que le Sénégal continue d’être le havre de paix qu’il a toujours été mais que des intérêts politiciens sont en train de mettre sens dessus dessous.
SOURCE : TRIBUNE