Un an après la rupture : Sonko face à l’inaction et aux attaques
Un an après la rupture : Sonko face à l’inaction et aux attaques
Le 24 mars 2024, les Sénégalais ont fait un choix historique : tourner la page d’un régime corrompu et oppresseur. En propulsant Bassirou Diomaye Faye au pouvoir, c’est Ousmane Sonko et son projet de rupture qu’ils ont validés. Mais un an plus tard, alors que les ennemis d’hier se réorganisent et que les attaques se multiplient, Sonko semble de plus en plus seul face à l’adversité, pendant que certains, bien installés dans leurs privilèges, hésitent à mouiller le maillot.
Quand la passivité devient une faiblesse
Dès l’accession au pouvoir, il était évident que le combat ne faisait que commencer. L’ancien système n’a jamais accepté sa défaite et n’a qu’un seul objectif : reprendre ce qu’il considère comme son dû. Mais ce qui est encore plus inquiétant, c’est l’inaction de ceux qui devraient être en première ligne.
Les médias ont donné carte blanche à une meute de “chroni-clowns”, des pseudo-analystes qui passent leur temps à intoxiquer l’opinion, à déformer la réalité et à diaboliser la nouvelle gouvernance. Pourtant, combien de ministres, de députés ou de cadres du parti ont pris la peine de leur répondre ? Silence radio. Pendant ce temps, les anciens du régime déchu reviennent occuper le terrain, comme si rien ne s’était passé.
Durant tout le mois de ramadan, une période cruciale où les audiences explosent, combien de responsables ont pris la parole pour défendre le bilan du gouvernement ? On peut les compter sur les doigts d’une main. Pendant ce temps, les crocodiles de l’ancien régime inondent les plateaux télé et façonnent une narration qui ne rencontre aucune contradiction sérieuse.
Des erreurs stratégiques qui coûtent cher
L’Assemblée nationale n’échappe pas à cette dérive de l’inaction camouflée sous des airs de sérieux. Au lieu de faire preuve d’audace et d’efficacité, certains députés passent leur temps à rédiger des questions écrites, comme si cela allait changer quoi que ce soit dans le quotidien des Sénégalais. Une simple prise de contact avec un ministre pourrait régler de nombreux problèmes en quelques minutes, mais non, ils préfèrent suivre une procédure inutile et bureaucratique, juste pour pouvoir afficher sur les réseaux sociaux qu’ils “travaillent”.
Pire encore, alors que certains plateaux sont clairement devenus des arènes de lynchage médiatique, des cadres du pouvoir continuent de s’y rendre, sachant très bien qu’ils seront attaqués. Et quand ils y vont, ils jouent la retenue, la “classe”, la “sérénité”, pendant que leurs adversaires usent de mensonges, de diffamation et de manipulation. Quel est l’intérêt d’y aller si c’est pour se faire massacrer sans réagir ?
Dans un débat, quand un adversaire dépasse les bornes, il faut le recadrer immédiatement et sévèrement. Si l’insolence est leur arme, il faut répondre avec deux fois plus de force. Ce n’est pas en jouant aux “grands messieurs” que l’on impose le respect à des énergumènes. La rupture exige du courage, pas de la mollesse.
Une société civile à géométrie variable
Autre acteur de cette pièce de théâtre hypocrite, la société civile, qui se réveille soudainement pour dénoncer des arrestations pour délit d’opinion. Pourtant, où était-elle quand Macky Sall faisait emprisonner plus de 2000 opposants ? À l’époque, ces mêmes organisations osaient affirmer qu’il n’y avait aucun prisonnier politique. Aujourd’hui, elles retrouvent miraculeusement leur voix, non pas par conviction, mais par opportunisme. Elles ne défendent pas la justice, elles défendent leurs intérêts, habituées qu’elles sont au chantage et aux petits arrangements.
Le pouvoir ne se défend pas tout seul
Ce qui est encore plus scandaleux, c’est que ceux qui ont été portés au pouvoir grâce à Sonko semblent aujourd’hui plus préoccupés par leurs privilèges que par la défense du projet de rupture. Pendant que lui encaisse les coups, les attaques et les campagnes de dénigrement, d’autres profitent du confort du pouvoir, sans jamais monter au front.
Ministres, DG, députés, cadres du parti : vous n’êtes pas plus occupés que le Premier ministre ou le Président. Si eux trouvent le temps de communiquer, de défendre leur bilan et d’expliquer leur projet, vous n’avez aucune excuse.
Le terrain médiatique ne doit pas être laissé aux adversaires. Il est temps de sortir de cette léthargie suicidaire, de se réorganiser et de défendre le projet pour lequel les Sénégalais ont voté. Le combat continue, et il ne se gagnera pas dans le silence.
PMD