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SENEGAL AN 63 ​ Qu’avons-nous fait de notre indépendance ?

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SENEGAL  AN 63

Qu’avons-nous fait de notre indépendance ?

Le Sénégal vient de fêter en grandes pompes le 63ème anniversaire de son indépendance sous le thème « forces de défense et de sécurité et préservation des ressources naturelles. » Mais à y regarderde près, il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser, car dans les faits notre indépendance est plus théorique que pratique à cause de la léthargie et du manque de vision prospective de nos dirigeants.

El Hassane SALL

Le Sénégal a fêté ses 63 ans d’indépendancece mardi 4 avril 2023. Le thème de cette année a été « forces de défense et de sécurité et préservation des ressources naturelles. »Lesquelles ressources appartiennent au peuple selon l’article 25-1 de la constitution. Mais il convient de reconnaitre que malgré toutes les ressources naturelles et humaines dont il dispose, le Sénégal, après plus d’un demi-siècle d’indépendance, peine, toujours à décoller, et il semble même marcher à reculons. Après avoir réclamé à cor et à cri son indépendance aux Français, il semble qu’aujourd’hui, comme hier, qu’ils sonttoujours présents et contrôlent les secteurs névralgiques de notre économie. Sans compter que les décisions importantes prises par nos dirigeants leur sont d’abord soumises pour approbation. Pour preuve, la primeur des informations capitales pour la nation est toujours réservée aux médias occidentaux. Sur le plan économique, c’est toujours la même rengaine, on agite çà et là des taux de croissance pour masquer la carence des dirigeants qui sont plus doués en discours lénifiants qu’en réalisations concrètes. Pourtant nos pays qui pataugent dans une pauvreté abyssale aujourd’hui étaient au moment des indépendances au même niveau que la plupart des pays asiatiques qui actuellement trônent au sommet des pays les plus industrialisés au monde. Pauvreté due au pillage éhonté de nos deniers, aux collusions entretenues avec certains groupes d’intérêts, au bradage des ressources halieutiques et minières etc. Finalement c’est comme si nos pays étaient un immense gâteau que les dirigeants se partagent sans scrupules au détriment des populations pour qui elles sont censées travailler. Des populations dont ils ne se souviennent qu’à l’approche d’élections et qu’ils délaissent dès qu’ils sont élus. Aujourd’hui c’est tout comme le pays avait reculé avec l’indépendance car tous les secteurs qui faisaient la fierté du pays sont aujourd’hui tombés en déliquescence. Parmi ceux-ci, celui de la santé et   de l’éducation, deux secteurs vitaux, qui pourtant faisaient la fierté du pays. Car dans le domaine des infrastructures sanitaires et du personnel médical, le Sénégal n’avait rien à envier aux autres pays, ce qui d’ailleurs faisait que des habitants de la sous-région venaient se faire soigner dans les hôpitaux dont la réputation des professeurs qui y officiaient dépassait nos frontières. Mais aujourd’hui les hôpitaux ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes malgré le tapage fait sur la Cmu. Quant à l’école, elle n’est guère mieux lotie. Pourtant si le Sénégal était aussi respecté dans le monde, c’était surtout pour la qualité de ses ressources humaines qui étaient formées à bonne école. D’ailleurs il fut un temps où nombre de ressortissants de pays Africains venaient faire leurs humanités à Dakar. Mais aujourd’hui le secteur de l’enseignement est devenu méconnaissable, malade des grèves récurrentes qui minent sa bonne santé. Une situation regrettable d’autant que l’école est un moyen de lutte contre les préjugés, l’exclusion ou le communautarisme. Quant aux jeune dont on dit qu’ils représentent l’avenir, lesarroi est total chez eux et, qui, faute de perspectives et de repères essaient vaille que vaille de s’exiler vers un ailleurs meilleur au péril de leur vie. Après 63 ans d’indépendance, peut-on parler d’homo senegalensis ? Faute de projets unificateurs porteurs pour ne pas dire révolutionnaires portés par les dirigeants, lessénégalais se cherchent toujours. Pourtant ces Sénégalais ont démontré lors des alternances de 2000 et celui de 2012 qu’ils partageaient certaines valeurs et qu’ils aspiraient à un meilleur devenir. Malheureusement, il semble que les dirigeants sont en retard devant leur peuple de par leur propension à vouloir reconduire des pratiques passées de mode. Pour sauvegarder les valeurs et la cohésion nationale, les dirigeants gagneraient à être moins nombrilistes, à servir leur peuple et non se servir d’eux pour continuer à les asservir tout en leur faisant croire à une indépendance qui dans la réalité n’est qu’illusion. Comme pour dire que les plats servis au peuple sont pour l’essentiel concoctés par les cuisiniers Français au détriment de nos cuisiniers locaux.Finalement à quand la fin de l’indépendance ? Comme disait l’autre.

SOURCE : TRIBUNE


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