«C’est à se demander même si en 24 ans de règne, les libéraux n’ont pas fait pire que les socialistes en 40 ans.» Par El Hassane SALL

SACCAGE DE L’ARGENT PUBLIC SOUS LES REGIMES PDS ET APR

Des criquets pèlerins aux oiseaux granivores

Concernant le saccage de l’argent public par les frères libéraux, le pays est tombé de mal en pire. Pourtant dès son accession au pouvoir en 2012, le président Sall avait promis de pulvériser ses frères libéraux qui, comme une nuée de criquets pèlerinss’étaient fondus sur l’argent public. Mais aujourd’hui la désillusion est grande du côté des populations qui voient les nouveaux venus, qui, comme des oiseaux granivores, dévorer les fonds publics avec une voracité sans commune mesure. C’est à se demander même si en 24 ans de règne, les libéraux n’ont pas fait pire que les socialistes en 40 ans.  

Par El Hassane SALL

Le Pds et l’Apr ont cela de commun qu’ils avaient tous deux, durant leur passage dans l’opposition fustigé la dilapidation des ressources publiques par leur prédécesseur et promis une fois aux manettes de châtier les goinfres qui avaient la fâcheuse habitude de se repaitre des fonds publics. Que n’a pas dit Wade concernant la gestion de l’argent public par les socialistes ? C’est pourquoi il avait toujours déclaré qu’une fois au pouvoir il procèderait à un audit impartial de leur gestion et tous les détourneurs châtiés. Mais une fois devant le coffre-fort national après la chute de Diouf, il semble que sa volonté a été détournée par la manne financière laissée par son prédécesseur. Et cette exclamation du Pape du Sopi rapportée par Idrissa Seck à la vue de tout ce pactole « nos soucis d’argent sont terminés » en disait long sur la suite des évènements. Durant le règne du régime libéral, l’unité de mesure est passée du million au milliard.  Et comme une nuée de criquets pèlerins les libéraux se sont mis à saccager les récoltes laissées par Diouf qui se chiffraient à plusieursmilliards après les dures années d’ajustement structurel où il avait obligé les Sénégalais à serrer la ceinture comme pas possible. Sous leur règne les scandales financiers ne se comptaient plus, les milliards des fonds politiques qui avaient opposé Wade à Idy, les milliards de l’Anoci, les milliards du monument de la Renaissance, les milliards du Fesman et la liste est loin d’être exhaustive. La nouba avec l’argent public était telle que finalement l’alternance a été qualifiée d’«alternoce». C’est pourquoi d’ailleurs aprèsla chute du Pds le président Sall avait initié la traque des biens mal acquis pour recouvrer   les milliers de milliards supposés avoir été engloutis. Malheureusement cet espoir fut de courte durée car les remplaçants ont encore été plus voraces. Comme des oiseaux granivores, ils se sont rués sur l’argent public, sous le regard impuissant des sénégalais. Leur invasion a été désastreuse car   ils n’ont rien laissé sur leur passage, les milliards du pétrole, les milliards des cartes d’identité biométrique, les milliards de la Poste, les milliards du plan décennal de lutte contre les inondations, les milliards du fer de la Falémé, même les milliards du Fonds Covid destinés à soulager les couches vulnérables ainsi que les milliards pour le désenclavement, rien n’a été épargné. Et la liste est loin d’être exhaustive. Et ce qui choque le plus dans ce saccage de l’argent public, c’est l’impunité dont jouissent les voleurs de la République. Aujourd’hui « on vit tellement le mal qu’il est banal » pour paraphraser l’autre. C’est comme si l’argent public n’était finalement l’argent de personne.  Parfois ceux qui fustigent les détournementsparaissent ringards tellement ce fait semble être normal de nos jours. Et ce qui choque le plus est que les oiseaux granivores picorent goulument les ressources publiques au moment où les populations croupissent dans une misère abyssale et ont toutes les peines du monde pour se soigner, au moment où les abris provisoires pullulent dans les écoles, au moment où les miettes des pauvres retraités sont émiettées, au moment où les ex employés des sociétés dissoutes peinent à rentrer dans leurs fonds etc. Mais cela ne semble émouvoirles tenants du régime qui s’en donnent à cœur joie. Aucun effort tendant à mettre un terme à cette saignée financière n’est entreprise. Carmalgré les scandales qui éclatent journellement, nul n’a vu ou entendu la justice s’autosaisir pour y voir clair. Aujourd’hui c’est à se demander même si les 24 ans des libéraux ne sont pas pires que les 40 ans des socialistes. Et dire que les frères libéraux envisagent de faire 50 ans à la tête de ce pays !!!