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RUSH DES JEUNES DANS LES CENTRES D’INSCRIPTION Qui a peur des primo-votants ?

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RUSH DES JEUNES DANS LES CENTRES D’INSCRIPTION

Qui a peur des primo-votants ?

« Occupez-vous des jeunes, sinon ce sont les jeunes qui s’occuperont de vous » disait le prêtre Don Bosco. Aujourd’hui avec le rush des jeunes constaté des jeunes dans les centres d’inscription pour se faire enrôler, il semble clair qu’ils ne veulent être des laissés pour compte et comptent exercer pleinement leur devoir de citoyens.

Par El Hassane SALL

La prise d’assaut des centres d’inscription par les jeunes, risque d’avoir un impact décisif sur la présidentielle de 2024. Car ces jeunes semblent avoir compris qu’ils peuvent élire le candidat en qui ils ont confiance, avec qui ils partagent les mêmes valeurs et la même vision. Et la sensibilisation faite par certains opposants à l’endroit de ces jeunes semble avoir porté fruits. Pourtant cela on l’attendait de l’Etat qui non seulement devait procéder à une révision ordinaire de six mois comme on est en année hors élection pour permettre aux jeunes de s’inscrire sans précipitation ni pression mais aussi devait faire une bonne campagne de sensibilisation pour les inciter à accomplir leur devoir civique. Malheureusement en lieu et place le pouvoir a choisi une révision exceptionnelle d’un mois. Et d’ailleurs si on enlève les jours fériés et les dimanches, c’est une vingtaine de jours seulement qui leur est accordée. « Pourquoi une période très courte pour une élection si importante ? s’est interrogé l’expert électoral Ndiaga Sylla. Une question qui mérite réponse. Mais à y regarder de près, cela est fait à dessein car il est de coutume que les primo-votants votent toujours contre le régime en place. Ceci explique-t-il cela ? D’ailleurs il ne fait l’ombre d’aucun doute aujourd’hui que si les alternances de 2000 et 2012 ont pu avoir lieu, c’est grâce à la détermination jeunes. Si Wade a pu remporter le scrutin de 2000 et Macky Sall celui de 2012, c’est en grande partie par dû aux jeunes qui ont pu s’inscrire sur les listes électorales. Pour exemple, en 2000, sur les 2 618 176 électeurs, 1 127 100 avaient entre 18 et 35 ans, soit 43 % des inscrits. En 2012, la sensibilisation des jeunes entreprise par le mouvement Y en a Marre et d’autres activistes avait incité les jeunes à aller s’inscrire en masse. Donc autant en 2000 qu’en 2012, leur participation a été décisive et si l’écart de voix aux deuxièmes tours des élections présidentielles était assez important au point de ne laisser aucune chance aux candidats sortants, qui ont reconnu leur défaite avant même l’annonce des résultats officiels, c’est, grâce à la mobilisation des jeunes. Et actuellement le pouvoir qui est conscient de la force de frappe de cette jeunesse qui peut lui rendre la tâche ardue n’hésite pas de son coté à manœuvrer pour amoindrir les dégâts en faisant de sorte que le maximum ne puisse pas s’inscrire. Une atteinte grave à la Constitution sénégalaise qui garantit les libertés d’expression, d’opinion, entre autres, la participation des citoyens aux élections. Mais aujourd’hui ces jeunes qui ne sont pas pris en compte dans les politiques de développement alors qu’ils sont majoritaires dans la population semblent décidés à faire changer les choses. Aucune politique de jeunesse tendant à leur donner espoir n’est constatée si ce n’est des promesses sans lendemain. Comme celle des 500 mille puis 1 million promis par Macky Sall. Donc confrontés à la gestion catastrophique de leur pays par les élites dirigeantes, caractérisée par le manque de solutions à leurs nombreux problèmes, de débouchés et de perspectives ils constituent aujourd’hui une véritable épine dans le pied des dirigeants incapables de leur donner la place qui leur revient dans la société. Et il convient de reconnaître que cette pratique du pouvoir consistant à rendre la tâche difficile aux primo votants est inélégante et irresponsable d’autant que la participation des jeunes aux élections et la prise en compte de leurs intérêts sont essentiels pour construire leur avenir. Une attitude d’autant plus incompréhensible qu’il ne cesse de crier sur tous les toits qu’il a un bilan flatteur. Si tel est le cas, point n’est besoin de trouver des subterfuges pour les écarter mais il faut les laisser choisir librement car il n’y a pas meilleurs juges que les électeurs pour sanctionner positivement ou négativement.

SOURCE : TRIBUNE


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