Riche comme Crésus : Quand la politique devient un ascenseur social
Riche comme Crésus : Quand la politique devient un ascenseur social
Au Sénégal, la politique est devenue le raccourci le plus rapide vers la richesse. Là où des millions de Sénégalais peinent à joindre les deux bouts, certains, en quelques années de pouvoir, passent du statut de simples locataires à celui de multimillionnaires. Ce n’est pas une exagération, c’est une réalité bien documentée.
Selon les dernières données de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), 37,8 % des Sénégalais vivent sous le seuil de pauvreté, avec moins de 1 000 francs CFA par jour pour survivre. Pourtant, dans ce même pays, une seule personne peut s’accaparer 8 000 hectares de terres pendant que des familles entières s’entassent dans des logements insalubres, faute de pouvoir s’offrir ne serait-ce que 150 mètres carrés.
Mais d’où vient cette richesse soudaine qui frappe certains dès qu’ils accèdent aux cercles du pouvoir ? Leur génie des affaires ? Leur travail acharné ? Absolument pas. Leur seule compétence, c’est leur proximité avec le pouvoir.
L’État, une machine à fabriquer des milliardaires
L’ancien président Macky Sall a déclaré un patrimoine de 8 milliards de francs CFA après son élection. Pourtant, jusqu’en 2000, il n’était qu’un simple locataire. En seulement douze ans passés à la tête de l’État, il a accumulé une fortune colossale. Ce phénomène ne le concerne pas uniquement : au Sénégal, les hommes politiques naissent pauvres mais meurent richissimes.
Comment ? Grâce à un système bien rodé de détournements déguisés :
🔹 Surfacturation des marchés publics : Des contrats sont attribués à des entreprises incompétentes, mais à des montants astronomiques. La différence entre le prix réel et le prix facturé finit dans les poches de ceux qui ont validé le marché.
🔹 Commissions occultes : Lors de l’attribution de marchés, les décideurs prennent leur “part” au passage. Plus le montant du contrat est gonflé, plus la commission est grande.
🔹 Sociétés écrans et prête-noms : Pour masquer leurs enrichissements, ils créent des entreprises fictives ou utilisent des proches comme écrans pour blanchir leur argent.
🔹 Détournement des terres : Les terrains du domaine national sont bradés à des prix dérisoires à des “amis” du pouvoir, qui les revendent ensuite à prix d’or.
Ce système de prédation a appauvri le pays et détruit l’idée même de mérite. Aujourd’hui, ce qui est valorisé, ce n’est plus le travail acharné, ni l’excellence, mais l’art d’être proche du président.
Réformer pour rendre le vol impossible
Nous ne sommes pas un pays pauvre. Nous sommes un pays pillé. Le problème n’est pas l’absence de richesses, mais leur mauvaise répartition. Pendant que les élites se partagent les terres, les marchés et les ressources du pays, le reste de la population s’enfonce dans une précarité insupportable.
Ce vol organisé ne pourra être stoppé que si nous mettons en place des réformes structurelles solides. Il existe des pays où le détournement de fonds est quasiment impossible. Pourquoi ? Parce qu’ils ont mis en place des systèmes de transparence infaillibles :
✅ Audit automatique des patrimoines des dirigeants avant et après leur mandat
✅ Publication en ligne de tous les marchés publics et de leurs bénéficiaires
✅ Interdiction des conflits d’intérêts entre les décideurs et les entreprises attributaires de contrats d’État
✅ Renforcement des pouvoirs de la justice et des organes de contrôle, avec une réelle indépendance
✅ Confiscation des biens mal acquis et impossibilité d’échapper aux sanctions
Le Sénégal doit faire partie de ces pays où, même si un homme politique veut voler l’argent du contribuable, il se heurte à un mur de contrôle et de transparence. Il est urgent d’en finir avec cette impunité qui permet à une poignée de privilégiés de s’enrichir au détriment de millions de citoyens.
L’histoire jugera ceux qui se sont gavés sur le dos du peuple. Mais avant cela, c’est au peuple de se lever et d’exiger des comptes. Le Sénégal appartient à tous, pas à une minorité d’opportunistes.
Pmd éternel indigné