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REVENDICATION DE SON STATUT DE CHEF DE L’OPPOSITION Idy pour une opposition de contribution ?

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REVENDICATION DE SON STATUT DE CHEF DE L’OPPOSITION

Idy pour une opposition de contribution ?

Le départ d’Idrissa Seck de la mouvance présidentielle pour retrouver son fauteuil de« chef de l’opposition » n’est pas sans rappeler la « cohabitation sénégalaise » ou comment muer un opposant rassembleur de foules en contributeur authentique avec en prime la paix sociale. Un scénario mis en place dans les années 90 par la Françafrique pour neutraliser Abdoulaye Wade dans le but de réduire l’opposition à sa plus simple expression.

Par El Hassane SALL

Le départ ou vrai faux départ ? d’Idrissa Seckde la mouvance présidentielle pour retrouver son fauteuil de chef de l’opposition n’est pas sans rappeler la situation politique qui prévalait dans les années 90, quand Wade opposant radical donnait du fil à retordre au pouvoir socialiste. Pour le neutraliser, laFrançafrique avait mis sur orbite la « cohabitation sénégalaise » ou comment muer un opposant rassembleur de foules en contributeur authentique avec en prime la paix sociale. Toutes ces manœuvres n’avaient qu’un seul but réduire l’opposition à sa plus simple expression. C’est ainsi que tout a été mis en œuvre pour que Abdoulaye Wade surnommé président de la « rue publique » puisse intégrerle gouvernement, ce qui permettait de pacifier la rue. Parlant de Wade Foccart le géniteur de la Françafrique le décrivait comme un homme plein de contradictions : « il a eu un parcours en dents de scie, tantôt se montrant calme et logique, tantôt adaptant un comportement exalté et tenant un langage irresponsable. En 1974 quand Wade est allé dire à Senghor qu’il avait l’intention de créer un parti politique, le président de la République l’avait pris au mot mais il était convaincu que l’intention de Wade était de se faire offrir un portefeuille ministériel. » Vrai ou faux ? Toujours est-il que devenu ministre d’Etat sans portefeuilledans le gouvernement d’union nationale de Abdou Diouf, il avait beaucoup œuvré pour l’apaisement de la tension qui régnait dans le pays après les émeutes de 1988. Donc d’avril 1991 à octobre 1992, il est ministre d’État auprès du président de la République Abdou Diouf. A l’approche de chaque présidentielle, Wade troquait son fauteuil de ministre contre celui de premier opposant. Est-ce le cas aujourd’hui avec Idy ? Une question qui s’impose caraujourd’hui avec la montée en puissance de l’opposition radicale incarnée par Ousmane Sonko, le pouvoir manœuvre ferme pour freiner son ascension. Et la manière dont Idrissa Seck a quitté Macky Sall pour réclamer à cor et à cri son statut de chef de l’opposition laisse place a beaucoup de supputations. Supputations qui s’expliquent par le fait qu’il y a beaucoup de similitudes entre « Njombor » et « Njomborton », même si comparaison n’est pas raison.

JAMAIS SÉPARATION N’A ÉTÉ AUSSI AMICALE

Et tout le monde en convient, NdamalKajoor ne ratait aucune occasion pour taper sur l’Apériste en chef mais il a, aujourd’hui mis beaucoup d’eau dans son bissap. En tout cas pour leur séparation cette fois ci, il a été tout sucre tout miel et jamais séparation n’a été aussi amicale surtout de la part de Macky Sall qui n’est pas connu par son esprit chevaleresque et son fair play lui qui a toujours rêvé de réduire l’opposition à sa plus simple expression. Alors Idy de l’opposition ou en mission commandée ? Une question qui taraude les esprits car autant il a été intransigeant concernant le 3eme mandat de Wade, autant il a été moins catégorique pour Macky Sall.  Après lui avoir enduit la pommade et passé la brosse à reluire, on se demande vraiment comment il s’y prendra pour s’opposer à moins que son opposition ne soit qu’une opposition de contribution comme semble l’indiquer ce passage de sa lettre de démission du Cese :« ma conviction est que vous êtes à la tête du pays pour le temps qu’Allah Seul décidera de vous accorder et moi,  de  retour comme chef de l’opposition, nous continuerons, chacun à sa place, de contribuer au rayonnement de notre pays en Afrique et dans le monde, de veiller à ce que sa démocratie, sa stabilité et sa légendaire téranga ne soient compromises ni par le populisme, encore moins par quelque extrémisme que ce soit.» Ainsi il n’est pas saugrenu de penser qu’en rejoignant l’opposition, Idrissa Seck pourra crédibiliser les décisions de Macky Sall.  D’ailleurs en lançant son énième appel au dialogue le président Sall disait en substance « rien ne m’oblige à dialoguer… Si je le fais, c’est pour redonner à certains la possibilité de redevenir éligible. Si on ne dialogue pas, ils auront beau dire, mais ils ne seront pas candidats. Ce dialogue est dans leur intérêt… Beaucoup de sujet seront discutés, notamment le parrainage, l’éligibilité. Khalifa Sall attend l’amnistie, Karim Wade lui, demande une révision de son procès. Cela ne sera possible qu’à travers le dialogue ». Maintenant à supposer que cet appel au dialogue soit boycotté par une bonne frange de l’opposition, la seule présence de Idy lui servira de caution et il pourra dire à qui veut l’entendre que le chef de l’opposition a donné son onction. Toutes ces manœuvres auraient-elles comme seul et unique but la neutralisation du processus de l’alternance et d’affaiblissement de la dynamique républicaine en marche en permettant aux frères libéraux de continuer à présider aux destinées du Sénégal pendant 50 ans ?

SOURCE : TRIBUNE


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