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PRESSE ET POUVOIR Pourquoi tant de désamour ?

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PRESSE ET POUVOIR

Pourquoi tant de désamour ?

Dans tous les pays libres et démocratiques, les relations entre la presse et le pouvoir sont souvent teintées de malentendus. Seulement il y a toujours eu un gentleman agreement entre eux et une ligne rouge à ne pas franchir. Malheureusement sous nos cieux, tel ne semble pas être le cas avec lepouvoir Apr, qui, dans son désir  de vouloir contrôler la presse, brandit la carotte pour les dociles, le bâton pour les rétifs. Une situation qui a poussé la Cap à peaufiner un plan d’actions pour dire stop « à la volonté du pouvoir en place d’intimider et de réduire au silence des voix ou plumes trop critiques à ses yeux et qui sapent la liberté de presse et même d’expression. » 

Par El Hassane SALL

Aujourd’hui avec la coupure de signal Tv, l’emprisonnement de journalistes, le régime Apr devient de plus en plus une menace pour la démocratie et la liberté de presse. « Face à la volonté du pouvoir en place d’intimider et de réduire au silence des voix ou plumes trop critiques à ses yeux, la Cap a décidé de dérouler un plan d’actions pour dire stop à cette batterie de mesures qui sapent la liberté de presse et même d’expression”. La coupure du signal de Walf tv et l’emprisonnement de Pape Ndiaye, a   motivé cette sortie de la Cap. A rappeler que Pape Ndiaye n’est pas le seul à croupir en prison, il y a aussi Serigne Saliou Guèye le dirpub du quotidien Yoor Yoor, Pape Alé Niang arrêté puis mis sous contrôle judiciaire etc. Pourquoi les relations entre la presse et le pouvoir sont-elles aujourd’hui devenues aussi antagoniques alors qu’elles devraient se poser en terme de complémentarité ?  Une question qui s’impose parce qu’avant tout la presse constitue un puissant facteur de contrôle social et politique. De par sa fonction d’information et de sensibilisation des électeurs, elle constitue un élément clé dans le processus électoral. D’ailleurs le rôle   joué par la presse pour l’avènement de l’alternance survenue en 2000 est incontestable. Mais le constat est que depuis lors, les relations entre la presse et le pouvoir sont teintées de malentendus. Analysant les rapports heurtés entre la presse et le pouvoir, feu Mame Less Camara l’expliquait en ces termes : « le nouveau pouvoir a compris très vite la capacité de nuisance de la presse contre ceux qui gouvernement et la bonne preuve lui avait été administrée en février et mars 2000 (…)  Maintenant souligne-t-il « le nouveau pouvoir issu de l’alternance se doutait que la presse privée qu’il ne contrôlait pas pouvait se retourner contre lui comme elle a eu à le faire contre l’ancien régime et contre son président. C’est pour cela qu’il y a eu des relations très heurtées entre le nouveau pouvoir et la presse pendant au moins deux ans, avec ce cortège de journalistes convoqués à la Dic. Aujourd’hui l’actuel pouvoir a perdu beaucoup de son capital d’estime dans certaines rédactions ». Pour Mame Less Camara, on a l’impression que le pouvoir est en train de subir un retour de bâton, surtout après le nombre de conflits aigus intervenus avec certains groupes de presse de la place dont Sud quotidien et Walfadjri. A propos du groupe Walfadjri, il est toujours en conflit avec le pouvoir qui vient de lui couper son signal pour un mois. Ce qui a plongé le groupe dans des difficultés, malgré tout il ne compte pas déroger à sa ligne éditoriale. Pourtant opposant, Macky Sall a toujours considéré le groupe Walfcomme un media indépendant, impartial, qui a toujours œuvré pour l’avancement de la démocratie. Donc qu’est-ce qui a bien pu changer aujourd’hui pour que ce groupe subisse les foudres de son pouvoir ?   Ce qui est regrettable dans le conflit qui oppose le groupe Walf au pouvoir est que non seulement il lui a coupé son signal mais il lui empêche de recevoir des dons à travers les plateformes de transfert d’argent. Si ce n’est pas de l’acharnement, ça lui ressemble fort. Aujourd’hui comme hier, les relations entre la presse et le pouvoir,ne sont pas des meilleures, et l’analyse faite par Mame Less Camara pour la première alternance semble être destinée à la seconde. « Je pense que la conception du pouvoir issu de l’alternance est assez hégémonique pour ce qui est du contrôle de la presse, alors que cette dernière pense avoir acquis plus de liberté. Elle pense qu’elle y a droit pour s’être battue et de l’autre côté le nouveau pouvoir pense avoir besoin d’une presse d’accompagnement. On se trouve face à une sorte de malentendu qui n’est pas prêt de se dénouer. Et les prochaines consultations électorales seront aussi une grande période de confrontations entre presse et pouvoir. »

SOURCE : TRIBUNE


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