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Présidentielle de 2024 Les primo votants encore laissés à quai ?

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REVISION EXEPTIONNELLE DES LISTES ELECTORALES
Les primo votants encore laissés à quai ?
La révision ordinaire des listes électorales qui devait avoir lieu du premier février au 31 juillet n’a pas eu lieu. Finalement c’est une révision exceptionnelle qui se déroulera du 6 avril au 6 mai 2023. Seulement il est à craindre comme ce fut le cas lors des législatives passées que des milliers voire millions de primo votants soient encore laissés à quai à cause du délai trop court qui leur est imparti et les difficultés d’obtention des papiers pour s’inscrire.

En vue de la présidentielle du 25 février 2024 une révision exceptionnelle des listes électorales va se dérouler du jeudi 06 avril au samedi 06 mai 2023. Seulement la question qui s’impose est de savoir ce qu’il y a d’exceptionnel pour qu’il y ait révision exceptionnelle alors que le code électoral dit clairement qu’une révision dite ordinaire a lieu sauf cas de force majeure chaque année du 1er février au 31 juillet inclus. Par conséquent le pouvoir n’a-t-il pas procédé à cette révision ordinaire alors qu’elle aurait permis aux primo votants d’avoir une marge de manœuvre assez large pour s’inscrire ? Car en voulant circonscrire ce délai à un mois, nul doute que beaucoup de ces jeunes en âge de voter seront encore laissés à quai. Et il est à craindre que le même scénario que pour les élections passées ne se reproduise car le pouvoir avait exigé des primo votants la présentation d’une carte d’identité pour s’inscrire sur les listes électorales alors que l’enrôlement des jeunes nouveaux inscrits sur les listes électorales s’est toujours fait sur la base de présentation de l’extrait de naissance ou du récépissé de dépôt de carte d’identité nationale. Donc si cette même exigence est reconduite nul doute que ce sont des centaines de milliers voire des millions de primo votants qui risquent de se voir priver de leur droit de vote. Alors que rien que pour la confection des cartes d’identité, c’est 52 milliards du contribuable qui ont été dépensés. Aussi le régime devait pouvoir leur faciliter la tâche. Et pour les législatives passées, c’était la croix et la bannière pour ces jeunes de s’inscrire. Et cela n’est pas fortuit car le constat est que d’habitude les nouveaux inscrits ont toujours eu un apport décisif sur les alternances qui se sont déroulées. Donc, ce n’est pas parce que le pouvoir ne peut pas compter sur le vote de ces jeunes qu’il emploie des méthodes détournées pour les éliminer. Aujourd’hui il ne fait l’ombre d’aucun doute que si les alternances de 2000 et 2012 ont pu avoir lieu, c’est grâce aux jeunes. Si Wade a pu remporter le scrutin de 2000 et Macky Sall celui de 2012, c’est en grande partie parce que beaucoup de jeunes ont pu s’inscrire sur les listes électorales. Pour exemple, en 2000, sur les 2 618 176 électeurs, 1 127 100 avaient entre 18 et 35 ans, soit 43 % des inscrits. En 2012, la sensibilisation des jeunes entreprises par le mouvement Y en a Marre et d’autres rappeurs avait incité les jeunes à aller s’inscrire en masse. Donc autant en 2000 qu’en 2012, leur participation a été décisive et si l’écart de voix aux deuxièmes tours des élections présidentielles était assez important au point de ne laisser aucune chance aux candidats sortants, qui ont reconnu leurs défaites avant même l’annonce des résultats officiels, c’est, en grande partie, grâce à la mobilisation des jeunes. C’est pourquoi il est anormal, injuste que l’on essaie de leur priver de leur droit de s’exprimer en toute souveraineté. Aussi pour ne pas de faire doubler, l’opposition doit s’unir pour exiger au moins la transparence des règles du jeu, parce qu’à ce rythme, elle risque d’avoir une mauvaise surprise face à un pouvoir qui est déterminé à ne pas lui rendre la tâche facile. Pour dire que la présidentielle qui s’annonce, ne sera pas une partie de plaisir pour l’opposition. Mais cette affaire ne doit pas être la seule affaire de l’opposition mais aussi celle des membres de la Société civile et de tous ceux qui sont soucieux de l’organisation d’élections libres, transparentes et démocratiques car il y va de la paix et la stabilité du pays. Parce que priver les jeunes de leurs droits constitutionnels est lourd de danger. Parce que de plus en plus le jeunes semblent être devenus plus conscients des enjeux et ont besoin de jouer leur partition. Aussi il est fort à craindre qu’à défaut de pouvoir s’exprimer dans les urnes, qu’ils ne soient tentés de se faire entendre dans la rue. A bon entendeur…

SOURCE : TRIBUNE


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