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Polémique autour du sit-in féministe : JAMRA et des associations religieuses portent plainte

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Polémique autour du sit-in féministe : JAMRA et des associations religieuses portent plainte

Dakar, Sénégal – À quelques jours du sit-in annoncé par un collectif féministe pour le 31 décembre, la controverse enfle. Le vice-président de JAMRA, Mame Mactar Guèye, appuyé par plusieurs associations religieuses et culturelles, a déposé une plainte officielle auprès du procureur de la République, dénonçant ce qu’il qualifie de “promotion du nudisme” et “atteinte aux bonnes mœurs”.

Dans cette plainte, cosignée par d’autres figures influentes telles qu’Adama Mboup du CDVM et les Imams El Hadji Aliou Dia et El Hadji Lamine Diagne, les plaignants fustigent le contenu du prospectus publié par les organisatrices. Ce dernier appelle à un sit-in pour dénoncer “la culture du viol” et promouvoir l’application du “Protocole de Maputo”. Cependant, selon les signataires, les termes utilisés dans ce document, notamment l’expression controversée “taatu néén”, et le style revendiqué, assimilé à celui des FEMEN, relèvent d’un “mimétisme aveugle” contraire aux valeurs sénégalaises.

“Un agenda caché” derrière la lutte féministe

Dans la plainte, les plaignants dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une tentative de “dégradation des valeurs socio-culturelles sénégalaises”. Ils accusent les féministes d’adopter un style militant radical, à l’image des FEMEN, ce groupe occidental connu pour ses manifestations en public, souvent dans le plus simple appareil.

Mame Mactar Guèye estime que ce sit-in, qualifié d’“obscène”, menace la stabilité sociale et représente un “risque de perversion pour le jeune public”. Il s’inquiète également des troubles à l’ordre public qui pourraient résulter d’une confrontation entre les féministes et certains groupes religieux qui ont exprimé leur intention de s’opposer physiquement à cet événement.

Des risques juridiques et sociaux

Les signataires de la plainte rappellent que le Sénégal dispose de lois strictes en matière de protection des bonnes mœurs. Ils citent notamment les articles 318 et 324 du Code pénal, qui répriment l’attentat à la pudeur et l’outrage public aux bonnes mœurs, ainsi que la loi de 2008 sur les contenus électroniques contraires aux bonnes mœurs. Selon eux, les appels publics à la nudité contenus dans le prospectus enfreignent ces dispositions.

Appel à des mesures préventives

Les plaignants demandent aux autorités judiciaires d’intervenir rapidement pour empêcher la tenue de cette manifestation qu’ils considèrent comme “une attaque contre la dignité de la femme sénégalaise”. Ils soulignent que le Sénégal, pays réputé pour son attachement à la pudeur et au dialogue, ne saurait tolérer une telle “propagande malsaine”.

Réactions attendues

Cette plainte intervient dans un contexte où le débat sur les droits des femmes et les revendications féministes suscite des passions au Sénégal. Si certains soutiennent les actions des féministes, d’autres, comme JAMRA et les associations signataires, y voient une menace pour les valeurs traditionnelles.

Le collectif féministe, de son côté, n’a pas encore officiellement réagi à cette plainte. Cependant, l’annonce de ce sit-in et les controverses qui l’entourent continuent de diviser l’opinion publique. Reste à savoir quelle sera la décision du procureur face à cette requête et si le sit-in du 31 décembre pourra avoir lieu dans ce climat tendu.


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