le billet de Nguenbalé: Non à la dérive. Recadrons le jeu politique.
Il s’agit, ici, de freiner, avant que le catastrophisme politique ne se développe, les exactions qui résultent de certaines pratiques politiciennes ayant cours, maintenant, au Sénégal. Affrontements et confrontations physiques sont, en somme, des épiphénomènes qui dérangent la Nation sénégalaise où la réserve et la retenue restent, sans conteste, des vertus cardinales. Or, le recours à certaines épreuves physiques démontre, malheureusement, l’incapacité des challengers à recadrer le jeu politique. Et confirment l’impuissance de la majorité, du contre-pouvoir et du pouvoir à bien encadrer leur rapport avec la règle du juste milieu.
Cependant, l’avenir n’est guère en péril. Parce que les populations ne suivent, dans aucun cas, ceux qui ne veulent que trop garder leur nez sur le guidon. Pourquoi pouvoir et contre-pouvoir estiment-ils que la confrontation physique resterait l’unique voie ? ‘Persévérer dans son être’, en refusant toute mutation, favorise l’installation du chaos dont les effets débouchent, souvent, sur la déconfiture méthodique de l’ordre citoyen. Cet ordre qui ne doit reposer, essentiellement, que sur le patriotisme, le consensus. Et non sur la force. Des hommes politiques estiment, contre toute attente, que le recours à l’affrontement physique devient la seule pédagogie qui aide à modifier, en leur faveur, les rapports de force politiques. Or, cette approche, dans le fond comme dans la forme, est proscrite en démocratie qui prescrit l’expression du plus grand nombre, sans pression.
Wagane Faye
Professeur d’anglais
E-mail ngenbale@hotmail.fr