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MANQUE DE REACTION DE L’ETAT FACE A RECRUDESCENCE DES MANIFESTANTS TUES PAR BALLES Quelle justice pour les victimes ?

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MANQUE DE REACTION DE L’ETAT FACE A RECRUDESCENCE DES MANIFESTANTS TUES PAR BALLES

Quelle justice pour les victimes ?

Depuis quelque temps on assiste dans ce pays à des manifestations qui sont réprimées dans le sang. Le dernier drame en date a eu lieu avant-hier à Khossanto dans la région de Kédougou où deux manifestants ont été tués après avoir reçu une balle chacun, selon les témoins. Avant ces évènements de Khossanto, il y a eu les émeutes du mois de mars 2021 où   14 manifestants avaient été abattus, dont 12 tués par balles par des forces de défense et de sécurité selon des organisations des droits de l’homme. Deux ans après ces douloureux évènements, d’autres victimes sont venues allonger la liste macabre. Pendant ce temps, l’Etat   fait le mort alors qu’il avait promis une enquêteimpartiale pour faire jaillir la lumière. Finalement quelle justice pour les victimes ?

Par El Hassane SALL

Depuis quelque temps on assiste dans ce pays à des manifestations qui sont réprimées dans le sang.  La dernière tuerie en date a eu lieu avant-hier à Khossanto dans la région de Kédougou où deux manifestants ont été tués après avoir reçu une balle chacun, selon les témoins. Ces victimes protestaient contre la modification de l’arrêté du préfet du département de Saraya sur le recrutement de la main d’œuvre locale non qualifiée. Dans ce nouvel arrêté, des correctifs ont été apportés dans la composition et le fonctionnement de la commission de recrutement. Ainsi, les autorités administratives qui, jusque-là, jouaient le rôle de coordonnateurs au sein de ces commissions, les président dorénavant. Ce qui n’est pas du goût des jeunes qui ont manifesté leur désaccord. Seulement face à ce problème, pourquoi les autorités ont-elles pas convié les populations autour d’une table pour essayer d’aplanir les différends au lieu de recourir à la force ? En tout cas aujourd’hui, le constat est que depuis quelque temps, le nombre de Sénégalais abattus par balles lors des manifestations est sans précédent, un phénomène qui commence à devenir inquiétant. Pourquoi tue-t-on aujourd’hui  impunément des gens dont le seul tort est d’exprimer un droit constitutionnel qui est celui de manifester ? Dans le temps on parlait de bavures et il était rare de voir un manifestant tué par balle réelle. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui où ce phénomène tend à se banaliser. Ce qui inquiète le plus est le fait que, malgré la recrudescence des morts dans les manifestations, il n’y a aucune enquêteencore moins de sanction. Cela aurait au moins permis de situer les responsabilités, savoir si c’est l’œuvre de forces de l’ordre ou de forces occultes. Pourtant à chaque fois que survient un drame, les autorités s’empressent de monter au créneau pour promettre enquêteet sanction. Mais une fois que la clameur s’estompe, on range tout dans les tiroirs en attendant un prochain drame. C’est ce qui s’est passé lors des évènements de mars 2021, après les nombreux morts recensés, quand le gouvernement avait promis une commission d’enquête impartiale pour situer les responsabilités. Mais à ce jour, rien de ce qui a été promis n’a été fait. Malgré les multiples rappels des droits de l’hommiste  pour qu’il fasse la lumière sur ces morts, l’Etat continue de faire le…mort. D’ailleurs dans son rapport 2021 2022, Amnesty avait encoredressé un tableau assez sombre de la situation des droits humains. L’Ong était revenue en charge pour encore dénoncer les agissements des autorités sénégalaises, qui après les émeutes du mois de mars avaient annoncé l’ouverture d’une enquête sur ces violences commises lors des manifestations. Une annonce corroborée par le chef de l’État Macky Sall qui affirmait qu’une information judiciaire était en cours. Mais à ce jour, rien. Pour ne pas que ces morts restent impunis, ces droits de l’hommiste avaientprofité de la journée du 3 mars 2022 qui commémorait le premier anniversaire de ces émeutes pour interpeller le gouvernement.   A cetteoccasion, ils avaient exigé que justice se fasse dans les plus brefs délais. « Il n’y a plus de temps à perdre. La justice doit faire son travail en toute indépendance et rapidement pour établir les faits et les responsabilités et juger les éléments des forces de défense et de sécurité qui se sont rendus coupables d’utilisation excessive de la force et d’homicides illégaux » avait déclaré Seydi Gassama, directeur de la section Amnesty International au Sénégal. Même son de cloche pour Sadikh Niass, Secrétaire Général de la Raddho qui déclarait: « « les autorités sénégalaises doivent être transparentes sur l’évolution de l’enquête en cours, faire suite aux plaintes déposées par certaines familles de victimes et permettre aux victimes et leurs familles de participer au processus judiciaire. L’impunité de l’usage excessif de la force au Sénégal, y compris l’usage illégal d’armes à feu doit cesser », avait tonné le Secrétaire Général de la Raddho. Hier aussi Seydi Gassama a encore fustigé l’impunité qui entoure ces tueries.   Malgré toutes ces interpellations pourquoi l’Etat continue de faire comme si rien n’était alors que la vie humaine est sacrée ? Chose d’autant plus incompréhensible qu’il a tous les leviers en main pour faire la lumière sur cette affaire. Pourquoi ne le fait-il pas ? Aurait-il des choses à se reprocher ? C’est tout comme

SOURCE : TRIBUNE


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