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LUTTE CONTRE LES EFFONDREMENT DES BATIMENTS Que de mesures non suivies d’effet !

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LUTTE CONTRE LES EFFONDREMENT DES BATIMENTS

Que de mesures non suivies d’effet !

L’effondrement de bâtiments vétustes dans ce pays qui engendre des morts est devenu récurrent. Le dernier a eu lieu mercredi à l’unité 15 des Parcelles Assainies où l’effondrement de deux dalles a fait deux victimes. Face à ce phénomène, le gouvernement avait promis des mesures fermes mais restées sans suite. En déplacement sur les lieux du drame le ministre auprès du ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité de proximité et de la Protection civile a encore annoncé des mesures.

Par El Hassane SALL

Après l’effondrement de deux dalles d’une maison sise à l’unité 15 des Parcelles Assainies, le ministre auprès du ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité de proximité et de la Protection civile, Birame Faye en déplacement sur les lieux a assuré que les pouvoirs publics sont « en train de travailler pour finaliser le document sur la protection civile ». « Ce projet de renforcement de la protection civile passera prochainement en conseil présidentiel et en conseil des ministres en vue de trouver des solutions idoines » au récurrent problème d’effondrement de bâtiments, a promis le ministre. Il a aussi indiqué que des dispositions ont déjà été prises dans les 14 régions du pays pour procéder à l’identification de « tous les bâtiments menaçant ruine pour les démolir ». Seulement ce qu’il convient de relever pour s’en désoler est qu’à chaque fois qu’une catastrophe survient, le pouvoir s’empresse de monter au créneau pour promettre des solutions « idoines » mais une fois que la clameur s’estompe, il les range au tiroir, attendant une autre pour les ressortir. Car les propos tenus par le ministre Birame Faye en déplacement sur les lieux ont des airs de déjà entendu. Quand il dit que « des dispositions ont déjà été prises dans les 14 régions du pays pour procéder à l’identification de « tous les bâtiments menaçant ruine pour les démolir », il semble oublier qu’un audit a déjà été fait en ce sens et tout ce qui restait, c’était de passer à l’action. Piqûre de rappel, le ministère de l’Intérieur dont son département est rattaché avait, le 21 octobre 2021, révélé que plus de mille bâtiments menaçant ruine sont répertoriés au Sénégal au cours d’un recensement effectué sur instruction de Antoine Félix Diome, ministre de l’Intérieur. D’ailleurs, c’est le représentant dudit ministère qui avait rendu publics ces chiffres au cours de la cérémonie de restitution du rapport final sur la problématique des effondrements de bâtiments présidée par Abdoulaye Sow, ministre de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique. « A titre d’illustration, le recensement que les gouverneurs de région ont effectué au mois d’avril a fait le constat de 1446 édifices à risque sur l’étendue du territoire national dont la moitié se trouve à Dakar, 627. Venu représenter le ministre de l’intérieur à la cérémonie de restitution du rapport sur la problématique des effondrements de bâtiments au Sénégal, présenté par l’inspection générale du bâtiment, Cheikh Sadibou Diop avait présenté les mesures prises par le ministère. Selon le directeur de cabinet du ministre de l’intérieur, « il y a nécessité de renforcer le contrôle et de réviser notre arsenal juridique. Par ailleurs, le ministère a pris des mesures allant jusqu’à l’évacuation des habitants des logements. Des arrêtés seront pris pour la fermeture des bâtiments et ou leur démolition. Sans oublier le relogement des occupants de ces bâtiments effondrés… » Lors du Conseil des ministres du 23 novembre 2022, le chef de l’Etat s’était appesanti sur la question de la qualité́ des constructions et de la prévention des effondrements des bâtiments en demandant au Ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique d’engager, en relation avec le Ministre de l’Intérieur et le Ministre, auprès du Ministre de l’Intérieur chargé de la Sécurité́ de Proximité́ et de la Protection civile, l’exécution d’un Plan national de mise aux normes des bâtiments et édifices, conformément aux Codes de l’Urbanisme et de la Construction, et au dispositif de protection civile. Le Chef de l’Etat avait également demandé au Ministre de l’Intérieur et au Ministre chargé des Collectivités territoriales, de veiller, en rapport avec les Autorités administratives déconcentrées et les maires, au recensement consensuel et à la démolition concertée des bâtiments menaçant ruine. Malgré toutes les instructions et mesures annoncées, les bâtiments vétustes restent toujours aussi nombreux et continuent de s’effondrer, surtout en période d’hivernage. Finalement la question qui taraude les esprits est de savoir à quoi servent toutes ces structures comme la protection civile, l’inspection générale du bâtiment, la direction de l’urbanisme etc. ? Parce qu’il suffit de faire le tour de certains quartiers de la capitale comme la Médina, Grand Dakar, Niarry Tally, Colobane et autres dans la banlieue pour se rendre compte des nombreux immeubles délabrés et du danger qu’ils font courir aux populations. Et ce qui choque le plus est que l’État promet toujours de les démolir mais traine toujours les pieds alors qu’il doit veiller à la sécurité des populations étant donné qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Aujourd’hui, avec la cherté des loyers et la difficulté de se loger, des gens véreux n’hésitent pas à transformer leur maison pour y ajouter des pièces pour les louer, en faisant fi des normes de construction et de sécurité. Et d’ailleurs on ne peut s’empêcher là aussi de demander qui leur délivre des permis de construction ? Parce qu’une étude publiée par la BBC en 2014 révélait que « plus de 62% des 191 chantiers contrôlés dans les communes d’arrondissement de Dakar sont non autorisés, selon une enquête conduite par le gouvernement sénégalais sur la construction de bâtiment. Le rapport faisait l’objet d’un scandale dans les milieux des bâtiments au Sénégal où de manière récurrente, on enregistre des effondrements d’immeubles avec souvent des pertes en vies humaines. L’enquête faisait suite aux multiples plaintes des différentes couches de la population, portant généralement sur les occupations illégales de terrains appartenant à autrui, des empiétements de construction ou le non-respect des règles de mitoyenneté. Les autorités qui ont bouclé l’enquête déclaraient que beaucoup de sénégalais construisent en ignorant le code de l’urbanisme et de construction. Des sanctions avaient même été envisagées à l’endroit des contrevenants. Malheureusement le constat est que dans ce pays, les autorités ont souvent tendance à faire preuve de légèreté car elles ne sont jamais pro actives, elles sont toujours réactives. Elles attendent qu’une catastrophe survienne pour jouer au médecin après la mort et cela semble même être devenu leur marque de fabrique.

SOURCE : TRIBUNE


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