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LE PROCUREUR DE KÉDOUGOU CHARGE LE PERSONNEL MÉDICAL

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Le procureur de Kédougou est sorti de sa réserve, vendredi soir, pour apporter des précisions sur ce qu’on pourrait appeler l’affaire Doura Diallo. Il évoque « une négligence médicale et un manquement manifeste aux règles de la médecine ».

 

 

L’affaire est si grave. Après l’arrestation du gynécologue et son équipe qui était chargée de la césarienne ayant entraîné la mort d’une femme et de son bébé, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Kédougou revient sur les faits. Dans un communiqué à charge, il écrit : « Le comble s’est produit une fois au bloc opératoire lorsque le gynécologue ainsi que I’anesthésiste ont délibérément décidé, sans même avoir préalablement consulté le mari de la défunte, de procéder à une hystérectomie, c’est-à-dire une ablation totale de l’utérus. En outre, les manœuvres du gynécologue pour extraire le nouveau-né ont causé le décès du nouveau-né. Le billet de mort de l’enfant venait d’être froidement acté par ces ‘’actes dits médicaux’’ pour ne pas dire ‘’radicaux’’ ». Baye Thiam ajoute : « Les déclarations spontanées des parties (personnel médical et le mari de la défunte) indiquaient que le fœtus, à l’arrivée, était vivant car le mari, présent à l’accouchement avait posé la question au médecin, qui lui a confirmé effectivement qu’il respirait. Ces manœuvres en cascade ont très certainement provoqué une rupture utérine qui a conduit immédiatement au décès de la mère suite à une hémorragie externe et un arrêt cardiaque selon le rapport du Médecin-Chef du District sanitaire de

Kédougou transmis au Parquet le 31 août 2022 »
« Une forte négligence médicale, une incompétence notoire… »
A l’analyse des faits, le procureur de Kédougou avance qu’« une forte négligence médicale, une incompétence notoire ainsi qu’un manquement manifeste aux règles élémentaires de la médecine ont été relevés ». En étayant ses propos, M. Thiam renseigne : « D’abord, il ressort de la procédure que la patiente avait accouché par voie césarienne lors de sa dernière grossesse dans ce même district. Ce qui aurait dû dissuader le gynécologue, compte tenu de ses antécédents avérés, de la faire accoucher cette fois-ci par voie basse. Ensuite, la défunte qui était diabétique ne pouvait nullement supporter un accouchement par voie basse vu son poids qui était quasiment à 100 kg. La patiente était un sujet à risque. Enfin, il nous a été donné de constater que le fœtus pesait 04 kilo 770 grammes et donc ne pouvait, sous quelque acrobatie utilisée, sortir par la voie basse. »

Enquête pour homicide volontaire et complicité
C’est dans ces circonstances que le patron du parquet de Kédougou a instruit le commandant de brigade d’« appeler immédiatement tout le personnel médical qui était dans le bloc opératoire » en commençant par le gynécologue pour les entendre et également convoquer le mari de la défunte pour prendre son audition. « Eu égard à la gravité des faits qui ont engendré la mort tragique de deux êtres humains innocents, une enquête est ouverte et confiée à la brigade de gendarmerie de Kédougou contre les nommés Léonce Mbaye Faye, Abdou Aziz Dioum et Bakary Diébakhaté pour des faits d’homicide involontaire et de complicité, faits prévus et punis par les articles 307, 45, 46 du Code Pénal », conclut Baye Thiam.

 

 


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