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Le père de l’étudiant Fallou Sène dénonce : « Mon fils a été tué. Depuis quatre années, la justice traine et le coupable identifié n’a pas été arrêté à ce jour. »

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Abdoulaye Sène est meurtri. Il dit ne pouvoir retrouver l’esprit que le jour où le procès sur le meurtre de son fils sera organisé et le meurtrier arrêté et condamné à la hauteur de l’acte qu’il a commis. Face à la presse, lundi, à Pattar, le père de feu Mouhamadou Fallou Sène a déclaré : « Mon fils a été tué. Depuis quatre années, la justice traine et le coupable identifié n’a pas été arrêté à ce jour. »

Très amer, Abdoulaye Sène dénonce le deux poids-deux mesures qui existe dans ce pays. Il confie : « Nous ne pouvons pas comprendre que des gens qui n’ont pas été tués et qui ont blessé des gens à la suite d’une rixe aient été arrêtés alors que le meurtrier de mon fils est libre de ces occupations. Je demande justice pour mon regretté fils qui n’était en rien mêlé aux affrontements qui avaient lieu au campus de l’Ugb. Il a été atteint par un coup fatal d’une arme alors qu’il ne faisait que secourir un de ses camarades blessés. »

Emigré établi en Gambie depuis une quarantaine d’années, Abdoulaye Sène, les jeux rougis, compte ses misères. « Je dois avouer que je ne dors plus, je souffre atrocement depuis la perte de cet enfant qui était mon unique espoir. Sa mère, décédée tout dernièrement, avait le cœur meurtri. Qu’est-ce qui retarde la tenue du procès alors que tous les éléments sont réunis. Ses oncles avaient porté plainte mais rien n’est fait. Tout doit être clarifié parce que ce dossier a trop duré et la justice marque le pas », a-t-il ajouté. Il lance un appel pour qu’enfin cette affaire soit jugée.

Pour rappel, le 15 mai 2018, Mouhamadou Fallou Sène, étudiant en licence 2, option Lettres modernes à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, avait succombé à ses blessures à la suite des affrontements entre les forces de l’ordre et les étudiants qui réclamaient le paiement des bourses et de meilleures conditions d’étude. L’autopsie avait conclu à « une hémorragie de grande abondance avec une arme à feu ».
Le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Dakar d’alors avait ouvert une enquête et annoncé, à l’occasion d’une conférence de presse en 2019, la saisine de la Brigade prévôtale et une autorisation de la hiérarchie à poursuivre le gendarme présumé auteur du tir fatal. Il avait précisé qu’en raison de la particularité de cette affaire impliquant un gendarme, il a dû attendre par la suite, cet officier et l’avait inculpé et placé sous contrôle judiciaire.


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