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GOUVERNANCE PDS- APR Bonnet blanc et blanc bonnet

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GOUVERNANCE PDS- APR

Bonnet blanc et blanc bonnet

Au vu de la similitude de leur méthode de gouvernance, ceux qui disaient que voter Macky c’est « faire du Wade sans Wade » n’avaient pas tout faux. Sortie des flancs du Pds, l’Apr semble avoir du mal à s’affranchir des méthodes de son géniteur. Que ce soit les rapports des droits de l’hommiste qui les épinglent sur les violations des droits humains, la mal gouvernance, l’instrumentalisation de la justice, l’implication de leur famille dans les affaires de l’Etat, le troisièmemandat avec en prime la consultation de juristes étrangers, leur frénésie pour la construction d’infrastructures grandioses, que de ressemblances. Si sous Wade, le M23 avait été créé pour lui barrer la route du 3 eme mandat, sous Macky c’est le F24 qui a pris le relais. Finalement entre la gestion de Wade et celle Macky, c’est blanc bonnet et bonnet blanc, sauf que Wade n’a jamais éliminé un adversaire lors d’une présidentielle alors que son successeur en est à son deuxième sans compter le troisième qui serait en téléchargement.

Par El Hassane SALL

Entre Wade le maître et son successeur et disciple Macky Sall, il n’y a pratiquement aucune différence sur le plan du respect des droits humains, de la mal gouvernance, de l’instrumentalisation de la justice, de l’implication de leur famille dans les affaires de l’Etat etc. On pourrait même dire qu’entre les deux régimes, c’est blanc bonnet et bonnet blanc.   Pourtant le président Sall avait promis à ses compatriotes de restaurer l’État de droit, mais à peine installé, il a été épinglé en 2013 par Amnesty Sénégal qui disait ne pas voir d’amélioration en ce sens depuis l’élection de Macky Sall, illustrant son propos par les interdits de marche et l’usage « excessif » des services d’ordre. Des révélations qui avaient irrité le pouvoir qui dénonçait unjugement non conforme à la réalité. « Nous avons connu des périodes très difficiles sous le régime précédent et nous avons touché le fond avec Abdoulaye Wade. Donc on ne peut pas être à l’image d’Abdoulaye Wade. Il n’y a pas de comparaison soutenable en la matière », avait fulminé Seydou Guèye alors secrétaire général du gouvernement. Pourtant à y regarder de près, dans ce domaine précis, lacomparaison est soutenable parce qu’il y a beaucoup de similitudes entre les régimes Pds et Apr. Si Wade avait sa dizaine de morts lors des événements pré électoraux de 2012, Macky Sall a lui aussi ses quatorze morts lors des manifestations du mois de mars 2021. A ces 14 morts, sont venus s’ajouter trois autres le 16 mai dernier lors des manifestations avant le procès Sonko- Adji Sarr. Le lien entre ces affaires est qu’à ce jour, ces morts sont restés impunies malgré les promesses faites de les élucider.  Sous Wade il y a eu la mort de l’étudiant Balla Gaye tombé sous les balles des forces de l’ordre, sous Macky il y a eu celles de Bassirou Faye et de Fallou Séne tombés eux aussi sous les balles des forces de l’ordre. Des morts qui à ce jour sont restées impunies malgré les revendications des étudiants pour que justice leur soit rendue. Pour calmer la furie des étudiants après le décès de Balla Gaye, Wade avait généralisé les bourses. Même stratégie utilisée par Macky Sall qui avait augmenté les bourses et diminué le prix des tickets de restaurant pour amadouer les apprenants suite aux décès de Bassirou et Fallou.

Dans son rapport intitulé « Sénégal, Terre d’impunité » publié le mercredi 15 septembre 2010 (sous le magistère de Wade), il y était écrit : « les forces de sécurité sénégalaises continuent de torturer des suspects en détention, parfois jusqu’à la mort, si bien que toutes les personnes détenues sont exposées à de graves violations des droits humains. » Lequel rapport démontrait « que les autorités sénégalaises n’enquêtent guère sur les cas de mort en détention et que, lorsqu’une enquête a lieu, elle est rarement menée de manière rapide, indépendante et impartiale. » Même situation en 2018, où dans un rapport très critique, Amnesty International épinglait la situation des droits humains et le manque d’indépendance de la justice au Sénégal. François Patuel, chercheur spécialiste de l’Afrique de l’Ouest, coauteur du rapport, pointait « une différence entre l’image que veut se donner le Sénégal et ce qui est fait dans le pays ».Dans son rapport 2021 2022, Amnesty aencore dressé un tableau assez sombre de la situation des droits humains. L’Ong estrevenue en charge pour encore dénoncer les agissements des autorités sénégalaises, qui après les émeutes du mois de mars2021, avaient annoncé l’ouverture d’une enquête sur ces violences commises lors des manifestations. Une annonce corroborée par le chef de l’État Macky Sall qui affirmait qu’une information judiciaire était en cours. Mais pour Amnesty International, aucune avancée concrète n’a été faite jusqu’à présent dans ce dossier. Pour le moment, Amnesty a compté moins de dix condamnations depuis 2007 dans des dossiers où l’Ong dénonçait des cas de torture. Quand les affaires ne sont pas classées sans suite, les faits, regrette-t-il, ont toujours été minimisés et souvent requalifiés « d’homicide involontaire »« L’État protège ses forces de défense et de sécurité », affirmait-t-il. Concernant leur gestion du pays les similitudes sont très frappantes, pour ce qui est surtout de lamal gouvernance, c’est comme s’ils s’étaient passé le mot. Car à ce jour les populations continuent de dénoncer les détournements de deniers impunis, l’implication de la famille dans les affaires de l’Etat… Pour ce qui est de la construction d’infrastructures grandioses, même frénésie. Malgré les rapports des corps de contrôlent qui s’accumulent, aucune suite encore moins de poursuite. Même chose sur le troisièmemandat. Sous Wade quand la polémique avait enflé sur la validité ou non de sa troisièmecandidature, il avait eu recours aux juristes étrangers qui avaient fini par la valider. Idem pour Macky qui vient de solliciter les services de Guillaume Drago professeur agrégé de droit public à Paris. Si Wade avait en face de lui le M23 pour dire non à sa troisieme candidature, Macky Sall quant à lui devra affronter le F24 qui est décidé à lui barrer la route. Comme quoi les régimes se suivent et se ressemblent avec les mêmes pratiques et les mêmes méthodes.  Rupture, gouvernance sobre et vertueuse, où êtes-vous ?

SOURCE : TRIBUNE


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