Édito – Madame l’ancienne Première Dame, un peu de mémoire !
Édito – Madame l’ancienne Première Dame, un peu de mémoire !
Marième Faye Sall s’indigne. Elle dénonce l’interdiction de sortie du territoire infligée à son frère Mansour Faye, criant à la violation des droits. Comme si le Sénégal découvrait aujourd’hui ces mesures administratives préventives. Comme si son mari, Macky Sall, n’avait jamais usé des mêmes méthodes, voire pire. Madame l’ancienne Première Dame, il est peut-être temps de vous rafraîchir la mémoire.
Où étiez-vous quand l’arbitraire s’abattait sur les autres ?
En 2012, Macky Sall lançait la traque des biens supposément mal acquis. Une promesse de transparence qui s’est vite révélée être une chasse aux sorcières politique. Sur une vingtaine de personnalités ciblées, une seule a été jugée et condamnée : Karim Wade. Enfermé, puis exilé dans des conditions troubles. Les autres ? Les procédures ont été suspendues, abandonnées, enterrées.
Pendant ce temps, votre mari et son entourage régnaient en toute impunité. L’ancien président Abdoulaye Wade fut accusé d’avoir détourné… des moquettes ! Son domicile fut perquisitionné pour récupérer des véhicules soi-disant appartenant à l’État. Des ministres, des députés, des dignitaires du régime Wade furent interdits de sortie du territoire, sans enquête, sans procès, sans recours.
Aujourd’hui, c’est votre frère qui se retrouve bloqué à l’AIBD, et vous criez au scandale. Mais où étiez-vous, Madame, quand ces décisions arbitraires s’abattaient sur les autres ?
Votre nom et celui de votre fils ont même été cités dans le recrutement de nervis, ces hommes de main violents utilisés pour réprimer les manifestants. Ne serait-ce que pour laver votre nom, pour prouver votre intégrité, vous devriez être la première à soutenir la reddition des comptes. Mais au lieu de cela, vous jouez la victime.
Ne vous empressez pas. Si vous devez être arrêtée, vous le serez.
Servir le Sénégal… ou se servir du Sénégal ?
Que dire aussi de votre fondation Servir le Sénégal ? Des financements douteux, des soupçons de détournement, une liquidation précipitée quelques mois avant la chute de Macky Sall… Pourquoi cette disparition soudaine ? L’homme politique Serigne Assane avait soulevé des questions sur la provenance des fonds, et il a été condamné pour cela. Mais aujourd’hui, ces interrogations restent valides. Madame, c’est aux Sénégalais que vous devez des explications.
La justice suivra son cours
Les Sénégalais ont élu Bassirou Diomaye Faye en grande partie pour que justice soit rendue, pour que la lumière soit faite sur les meurtres de manifestants et sur les abus de pouvoir du régime précédent.
Votre mari a gouverné avec brutalité. Des dizaines de jeunes ont été tués lors des répressions. Leur seul tort ? S’être dressés contre un pouvoir qui voulait écraser toute opposition. Ousmane Sonko a été victime d’un acharnement judiciaire sans précédent pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle. Vous n’avez rien dit. Vous n’avez rien fait.
Aujourd’hui, ce pays a choisi une nouvelle voie. Une voie où la justice ne sert plus à abattre des opposants, mais à rétablir des vérités. Si vous avez des choses à dire, ce n’est pas aux médias, mais aux juges. Comme votre frère. Comme votre mari. Comme tous ceux qui ont dirigé et doivent aujourd’hui rendre des comptes.
Ce n’est pas une chasse aux sorcières, c’est l’heure des explications. Une heure que vous avez si longtemps ignorée… jusqu’à ce qu’elle vous rattrape.
PMD éternel indigné
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