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Édito: Dérives verbales : Responsabiliser aussi les supports de diffusion

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Dérives verbales : Responsabiliser aussi les supports de diffusion

Dans un contexte marqué par la banalisation des propos diffamatoires, injurieux ou attentatoires aux bonnes mœurs, il devient urgent de rappeler que la lutte contre les dérives dans l’espace public — en particulier numérique — ne peut se limiter aux seuls auteurs des propos.

Il faut, certes, convoquer et sanctionner sévèrement les personnes qui tiennent des propos dangereux, calomnieux ou immoraux. Mais il serait incomplet et inefficace d’ignorer la responsabilité des plateformes de diffusion, en particulier les chaînes YouTube, devenues aujourd’hui les principaux relais de contenus à forte viralité.

Ces supports jouent un rôle central dans la propagation de discours haineux, de fausses accusations, de déclarations attentatoires à la dignité humaine ou contraires aux bonnes mœurs. Les propriétaires de ces chaînes, en tant qu’éditeurs ou responsables de publication, doivent être interpellés au même titre que les auteurs.

Le Code de la presse sénégalais, dans son article 192, est très clair à ce sujet :

« Le directeur de publication, l’éditeur ou tout autre responsable de la diffusion est solidairement responsable des infractions commises par voie de presse ou par tout autre moyen de diffusion publique, lorsque l’auteur n’est pas identifié ou n’est pas poursuivi. »

Et plus loin, dans l’article 254 du Code pénal, il est également prévu que :

« Quiconque aura, par un moyen quelconque de diffusion publique, publié ou fait publier une déclaration ou une image portant atteinte aux bonnes mœurs, à l’honneur ou à la dignité d’une personne sera puni… »

Il ne s’agit donc pas simplement de fausses nouvelles, mais aussi de contenus immoraux, indécents ou injurieux, qui polluent l’espace public, fragilisent la cohésion sociale et installent un climat de haine ou de suspicion.

Face à cela, la convocation des seuls “parleurs” est insuffisante. Il faut aussi entendre et, si nécessaire, poursuivre les “diffuseurs”, car sans eux, le mal ne prendrait pas autant d’ampleur.

L’heure est venue de responsabiliser toutes les chaînes de diffusion, qu’il s’agisse de médias classiques ou de plateformes numériques comme YouTube, TikTok, Facebook Live, etc. Le silence ou l’inaction des autorités à ce niveau peut être interprété comme une forme de tolérance complice.

La liberté d’expression ne peut être un permis d’offense. Et ceux qui en tirent profit ne peuvent rester à l’abri de toute forme de responsabilité.
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