Opinions Libres

La voix du peuple

553 vues

DILEMME CORNELIEN POUR LE CANDIDAT ELU DE MACKY SALL EN 2024 Entre devoir de loyauté et nécessité d’ingratitude

Partagez sur facebook

DILEMME CORNELIEN POUR LE CANDIDAT ELU DE MACKY SALL EN 2024

Entre devoir de loyauté et nécessité d’ingratitude

S’il y a quelqu’un dont la tâche ne sera pas du tout aisée, c’est bien le candidat élu de Macky Sall qui sera écartelé entre devoir de loyauté et nécessité d’ingratitude. Comment pourra -t-il se créer sa propre voie pour ne pas avoir à assumer un héritage lourd de contentieux, de heurts, d’instabilité, créant un fossé de confiance entre l’Etat et ses administrés ? Voudra-t-il relever ces défisqu’il se verra forcément amené à renier l’héritage de son mentor dont il est issu et comptable devant le peuple.

Par El Hassane SALL

Aujourd’hui le président Sall est à la recherche d’un candidat consensuel pour sa succession. Etant donné que le poste suscite de nombreuses convoitises, difficile de mettre tout le monde d’accord car chacun échafaudepour soi espérant obtenir l’onction du chef. Pour le moment, il peine à sortir de son chapeau le nom du dauphin. Les difficultés pour Benno de se trouver un candidat expliquerait-il le renvoi de la date du parrainage ? Comme quoi la patrie avant le parti est morte de sa belle mort et enterrée. Seulement aussi bien pour l’APR que pour Benno, les difficultés s’arrêtent pas là, elles nefont que commencer. On peut même dire sans risque de se tromper que le camp au pouvoir est loin de sortir de l’auberge. Car si un candidat de l’Apr venait à être élu en 2024, quelle serait sa marge de manœuvre ? Pourrait-il refuser de passer par les fourches caudines du président Sall qui l’aura fait élire en mettant à sa disposition sa personne, son expérience, et les moyens de l’Etat ? Déjà, ilpourra difficilement se défaire d’une image d’un président par procuration. Ce qui va poser un problème de légitimité. Avec la charte de candidature et tous les documents à eux signés pour pouvoir accéder au graal, il devra se soumettre au diktat de Macky Sall par devoir de loyauté et partant, confirmant ainsi son défaut de légitimité qu’on pourrait lui reprocher. A défaut il prend en main son destin assumant la plénitude de ses fonctions au risque de se retrouver au centre de tirs croisés venant aussi bien de son camp que de l’opposition et devra aussi expérimenter à ses dépens le concept de la solitude du pouvoir. Attendu au tournant par les populations qui ont montré toute leur aversion pour un système arrivé à bout de souffle et qu’ils veulent enterrer pour de bon, il sera forcément entre le marteau de la loyauté et l’enclume de l’ingratitude. Dès lors la question qui s’impose est de savoir s’il aura le courage de « tuer » le père pour s’affirmer étant donné qu’en politique il y a une vérité qui consiste à « tuer » le père pour se frayer sa propre voie. A ce propos, les exemples sont légion, d’abord chez nous au Sénégal avec le cas Abdou Diouf et son mentor Leopold Sedar Senghor, au Cameroun avec Ahmadou Ahidjo- Paul Biya, Mohamed Ould Abdel Aziz-Mohamed Ould Ghazouani en Mauritanie, pour ne citer que ces cas. A un moment donné, tous ont commis un « parricide » qui, en effaçant, qui en exilant, qui en emprisonnant leur mentor. Pour dire que, quelque que soit le candidat qui sera élu, latâche sera tout sauf aisée, car héritant du legs de Macky Sall qui n’est pas le plus simple à porter et ensuite il devra satisfaire aux attentes d’un peuple de plus en plus exigeant, de plus en plus regardant en termes de transparence, de gestion vertueuse, en termes de droits de l’homme et en terme de rééquilibrage des allocations des ressources publiques.

SOURCE : TRIBUNE


Partagez sur facebook

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *