Décision du Conseil constitutionnel : Ousmane Sonko réagit et contre-attaque l’opposition

Décision du Conseil constitutionnel : Ousmane Sonko réagit et contre-attaque l’opposition
Dakar, 23 avril 2025 – Dans une déclaration rendue publique ce mercredi soir, Ousmane Sonko, président du parti PASTEF – Les Patriotes, est sorti de sa réserve pour commenter la décision du Conseil constitutionnel ayant censuré l’article premier de la loi dite « interprétative », portée par le groupe parlementaire de son parti.
L’ancien maire de Ziguinchor a tenu à remettre les choses en perspective, dénonçant ce qu’il qualifie de « tentative désespérée de récupération politicienne » de la part de l’opposition. Pour lui, cette décision ne constitue en aucun cas un revers pour les Patriotes, bien au contraire.
« Je me serais bien gardé de me prononcer sur cette décision si les résidus d’opposition sénégalaise ne s’étaient pas précipités pour conclure, à tort, à un échec juridique de notre groupe parlementaire », a-t-il déclaré.
Une lecture “confortée” par le Conseil
Selon Ousmane Sonko, le Conseil constitutionnel a validé l’essentiel de la philosophie portée par la proposition de loi interprétative. Celle-ci visait à exclure explicitement du champ de l’amnistie les actes les plus graves, tels que les meurtres, la torture ou les traitements inhumains, tout en confirmant l’amnistie pour les faits liés aux manifestations politiques.
Il souligne que, dans son considérant 31, le Conseil constitutionnel affirme que ces infractions graves sont déjà exclues d’office par la loi initiale de 2024, conformément aux engagements internationaux du Sénégal. Dès lors, selon Sonko, l’initiative de son groupe parlementaire, bien que déclarée inconstitutionnelle pour forme, a été validée sur le fond.
Plus encore, ajoute-t-il, le considérant 32 de la décision du Conseil ne relève aucun autre motif d’inconstitutionnalité concernant les faits liés aux manifestations politiques. « Le Conseil a même été au-delà de nos attentes en confirmant que l’amnistie couvre pleinement les actes liés à l’exercice des libertés civiques et politiques », affirme-t-il.
Rappel de l’ordonnance de non-lieu
Ousmane Sonko a également cité l’ordonnance de non-lieu rendue par le doyen des juges d’instruction le 27 janvier 2025, qui constatait « l’extinction de l’action publique pour cause d’amnistie » et décidait qu’il n’y avait « lieu à suivre » contre lui et Bassirou Diomaye Faye. Il voit dans cette convergence entre la justice ordinaire et la décision du Conseil un renforcement du cadre juridique protégeant les acteurs politiques injustement poursuivis.
Une attaque frontale contre l’opposition
Sans détour, le leader des Patriotes accuse une frange de l’opposition de vouloir détourner le débat et de chercher à assimiler les manifestations politiques à des crimes de sang. Il dénonce une « opposition haineuse » et parle d’un « dessein cynique » visant à renvoyer en prison ceux qu’il appelle les « patriotes injustement détenus ».
Il conclut sa déclaration sur une note symbolique :
« Demain au réveil, au lieu de voir la lune que je leur montre, ils vont disserter sur mon doigt qui la leur désigne. »