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CHRONIQUES POLITIQUES D’AVANT SCRUTIN DU 31 JUILLET DEVOIR DE CLARTÉ (2) L’impossible ouverture face à l’aspiration à une cohabitation Par KML (ras staf)

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C’est au Sénégal que ça se passe. On est en 1992. Le Code consensuel Kéba Mbaye a fait faire un bond considérable à notre démocratie, en lui permettant d’organiser des élections transparentes à la présidentielle du 21 février 1993 et aux législatives du 24 mai 1993. Abdou Diouf est réélu pour un 3ème mandat de sept ans avec 58,40% des voix, et qui prendra fin le 19 mars 2000. Par souci d’ouverture, il intégra dans son gouvernement (Habib Thiam II : 2 juin 1993 – 15 mars 1995), de nouveaux membres de l’opposition. Diouf va agir pour la mise à l’écart des «barons» du Ps, assainir l’administration à travers les programmes d’ajustement structurel du Fmi, et offrir à l’opposition l’opportunité de travailler pour le Sénégal dans le gouvernement. Cette seconde expérience d’ouverture intervient après celle de mars 1991qui avait vu la participation de Wade dans un gouvernement de Diouf. 

Le retour du Pds n’allait pas tarder. Le troisième gouvernement d’Habib Thiam III (15 mars 1995 – 3 juillet 1998), verra la présence des partis de l’opposition dans l’attelage : Abdoulaye Wade (Pds), ministre d’État auprès du président de la République ; Abdoulaye Bathily (Ld/Mpt), ministre de l’Environnement et de la protection de la nature ; Amath Dansokho (Pit), ministre de l’Habitat et de l’urbanisme ; Ousmane Ngom (Pds), ministre de la Santé publique et de l’action sociale ; Idrissa Seck (Pds), ministre du Commerce, de l’artisanat et de l’industrialisation ; Marie-Louise Correa (Pds), ministre de la Recherche scientifique et des technologies ; Massokhna Kane (Pds), ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Intégration économique africaine ; Mamadou Ndoye (Ld/Mpt), ministre délégué chargé de l’Alphabétisation et la promotion des langues nationales.  

Mais, par finir, l’attelage va sauter, après 3 ans de cohabitation. Abdoulaye Wade décide de quitter le gouvernement. Après s’être entretenu avec Diouf, il présente le 21 mars 1998 sa démission et celle de ses ministres. Tous les députés libéraux quittent l’Assemblée nationale.. De là, le paysage politique sénégalais change de visage. L’aspiration au changement, c’est aussi promouvoir le vote protestataire. Abdoulaye Wade quitte le Sénégal et ses fonctions de député en juillet 1998 et se retire de la vie politique d’octobre 1998 à octobre 1999. Au cours de son exil parisien, il va activer son réseau d’amis français. Il garde ses contacts avec l’opposition et gagne la confiance de Niasse. Il prépare son retour au Sénégal pour lancer sa campagne. À son arrivée à l’aéroport de Dakar, le 27 octobre 1999, une foule immense l’attendait. Le cortège met 3h pour arriver à la permanence du Pds. C’est une marée humaine qui lui est acquise. Il en profite pour mettre en place sa « Coalition Alternance 2000 ». La création du Frte (Front pour le respect et la transparence des élections), avec 19 partis d’opposition est actée, dans le but de fédérer l’opposition, surveiller les trafics de cartes et les trucages du fichier. Un travail dont le candidat Wade va bénéficier grâce à la stratégie unitaire instaurée. La présidentielle de février-mars 2000 intervient à un moment où le régime de Diouf est à bout de souffle. Le 19 mars, Abdoulaye Wade est élu au second tour. Diouf reconnut sa défaite face à la mobilisation des jeunes. L’aspiration au changement, à la rupture et à l’alternance va finalement triompher en obtenant le départ de Diouf pour entamer le Sopi.  

Aujourd’hui, sous Macky Sall, les conditions d’un compromis, pour un gouvernement élargi, sont difficiles à réunir, en raison des clivages profonds entre partis et coalitions politiques en compétition. Les forces en présence sont soit pour une cohabitation imposée au pouvoir finissant du Président Sall, soit militent pour lui assurer une majorité parlementaire qui lui tracerait une nouvelle feuille de route. 

 


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