CHRONIQUES POLITIQUES D’AVANT SCRUTIN DU 31 JUILLET 2022 DEVOIR DE CLARTÉ (IV) Entre des choisis candidats et des candidats volontaristes investis : comment et pour qui voter ?
ex-frères CHRONIQUES POLITIQUES D’AVANT SCRUTIN DU 31 JUILLET 2022
DEVOIR DE CLARTÉ (III)
Non au mandat de plus, oui à 1 GUNTE*
(Gouvernement d’union nationale pour la transition énergétique)☆
En 2000 comme en 2012, Diouf puis Wade ont failli rechigner à céder (N’tè en bambara ; ma bañ en wolof) le pouvoir s’ils avaient un tant soit peu le malheur d’écouter la voix des sirènes de leur camp. Comme quoi, les casseurs de pot ne sont pas les payeurs. C’est ainsi que, contrairement dans d’autres démocraties tropicales, que le Sénégal nourrit toujours le secret espoir de demeurer une démocratie stable et un État de droit à parfaire tout le temps. Car réussir deux alternances pacifiques et manquer depuis Diouf de vivre 15 ans sous le même régime monocratique et présidentialiste est une exception en Afrique où les régimes connaissent l’usure du pouvoir, qui a parfois besoin de sang neuf pour être efficace. C’est ce que ces foutues élections, déjà mal parties avec une liste de suppléants manquante et une liste de titulaires ajournée, devraient avoir à cœur de monnayer talent et génie du peuple électeur de savoir discerner en relevant bien des défis et contournant des obstacles fâcheux. C’est important !
Or, on se rend compte que la réunion des forces politiques en présence et en compétition (8 listes contre 47 en 2017 lors de la dernière législative. La loi sur le parrainage est passée par là pour opérer ce filtre) fait ressortir deux têtes d’affiche comme étant les seuls potentiels adversaires acceptables au change. La constitution forcée de ces deux chefs de file de deux mouvances coalisées (Pastef/Yaw-Wallu d’une part et Apr/Bby d’autre part) ne reflètent pas exactement la réelle physionomie de l’arène politique actuelle du Sénégal, où les oppositions se sont multipliées à la marge comme à la périphérie. Ainsi, ce que Senghor n’a jamais pu instaurer bicéphalisme et système bipartite, comme en Angleterre et aux Usa, avec quatre courants idéologiques reconnus, Macky est en passe de l’imposer aux Sénégalais dans un banal jeu de ping-pong autour de la masseuse Adji Sarr, entre lui et son choisi adversaire, Ousmane Sonko. Dès lors, on comprend aisément la mise à l’écart systématique d’un candidat comme Bougane et le rachat des amis et ex-frères de Karim Wade, dont Idrissa Seck. Comme s’il n’y avait plus de courants idéologiques comme frontières entre les deux qu’eux deux, et leur projet pour l’un, et ses réalisations à l’actif de son bilan pour l’autre.
L’on s’achemine donc irrémédiablement vers ce duel épique dans l’arène politique sénégalaise, entre le dauphin légitimé par le peuple, dit-on, et l’occupant du fauteuil présidentiel délégitimé pour un 3ème mandat, voudrait-on. Dans ce singulier bras de fer sans Wade fils ni Khalifa Sall, quelle sera la réaction des autres membres de la classe politique s’ils apprenaient que Sonko roule pour lui-même comme Macky roulait pour lui-même quand il les avait, en 2012, roulés dans la farine du «gagner ensemble gouverner ensemble» ? On voit déjà que beaucoup de partis n’existent plus, d’autres n’existent que de nom quand ceux en voie de disparition ou en perte de vitesse ne doivent leur existence encore qu’aux différentes et multiples coalitions auxquelles ils adhèrent et qui les maintiennent en vie ou sous perfusion.
À ce moment-là, tant qu’à faire, autant régler ici et maintenant la question de l’épineuse troisième mandat impossible, une bonne fois pour toute. Avec jurisprudence certes, car dans l’équilibre des pouvoirs légaux, le législatif ne doit pas trop s’immiscer dans le travail gouvernemental de l’exécutif ni être son laudateur en lieu et place du contrôle de son action. De même, le judiciaire ne doit point faiblir ni vaciller en face des deux pouvoirs, et l’exécutif se doit de faire la part des choses entre bonne gouvernance, transparence et équité sociale pour plus d’inclusion des citoyens et citoyennes de ce pays, laissés en rade de la sphère politique décisionnaire ou oubliés de leurs contemporains technocrates de promotion administrative ou universitaire.
MACKY SALL, VÉRITABLE FILS POLITIQUE DE WADE PÈRE
Or tel n’est pas le cas, puisque après le «bokk sopi ak Wade» (Coalition Alternance 2000) pour s’attacher les services des transfuges du Ps, est venu lui succéder le «benno ak Macky bokk yakaar», qui a réussi à mettre sous silence les Ténors politiques que sont les Niasse, Dansokho, Tanor et Bathily de l’opposition traditionnellement de la gauche, socialiste et social-démocrate, à travers un partage du gâteau, avec sa part du lion assurée. Et à partir de 2016, en prévision de la présidentielle de 2019 – au lieu de 2017, puisque c’est lui qui s’illusionnait en discours disant tenir ferme sa promesse de ramener le mandat à 5 ans en se l’appliquant à lui-même-il s’est attaché les services de ses ex-frères dont toute la crème du Pds, le parti libéral devenu une coquille vide sans le pape du sopi.
À ce titre, il a révélé qu’il est le véritable fils politique de Wade père, à la différence du fils biologique (Karim) et du fils spirituel (Idy). Et si c’était ce qu’il tenait à montrer à Karim et son père en guise de revanche ?
Aujourd’hui, le voilà rattrapé par le temps, après leur mystérieuse rencontre en public depuis 2012 à la Grande Mosquée Massalikul Jinan, le 27 septembre 2019, puis au Palais, là où ils s’étaient quittés pas trop en bons termes (on peut toujours y croire au no deal), puisqu’il se trouve dans la même situation que Wade à l’époque, avec la même posture des sept sages du Conseil constitutionnel. To be or not to be ? Être ou ne pas être encore le prochain président de la République du Sénégal qui aura fait trois mandats comme le Président Abdou Diouf ?
Ces élections législatives recouvrent donc un réel intérêt pour Macky, qui a pris goût au pouvoir pour devoir le lâcher si facilement au moment où tout semble lui sourire sauf la Providence. D’où la sérieuse menace d’une cohabitation avec les fers de lance de l’opposition passablement divisée. Aussi, a-t-il pris les devants et les menées avec coudées franches pour compiler, empiler, plier, ployer, casser bien des caractères (comme son frère Aliou Sall) trempés dans de l’acide, pour réussir à composer et compléter sa liste nationale aux suppléants rejetés, avec Mimi Touré, ex-Pm, en tête de liste, et ses listes départementales, en casant ses amis et compagnons choisis pour une mission parlementaire bien précise : lui valider une retouche de la Constitution lui permettait de se représenter en 2024 !!! Mythe ou rêve ? Cette immixtion de trop, est ce qui risque de lui coûter cher au bout du compte, et de fausser ses calculs.
Hors un gouvernement d’union nationale pour la transition énergétique nationale, les 16 mois qui restent à Macky vont lui valoir une isolation et une longue traversée du désert en cas de cohabitation et de majorité parlementaire située. Point de salut pour Macky au sortir de ces élections/référendum pour un «NON AU TROISIÈME MANDAT». PARTOUT ! FËËP ! Une revanche du referendum bâclée de 2016 à côté des législatives sabotées et usurpées de 2017. Il y a bien une justice divine qui n’a point oublié tous ces morts non élucidées… Allons rek ! YALLAH NGI FII…