Camp de Thiaroye:* Et si nos traitres devenaient nos héros ? Par Ahmed Khalifa NIASSE

*Camp de Thiaroye:*
Et si nos traitres devenaient nos héros ?

Il était une fois la Deuxième Guerre Mondiale qui a duré de 1939 à 1945. Les supplétifs provenant des pays colonisés sont allés combattre, au prix de leur vie, pour sauver leur propre bourreau. En son temps la France.
Ces combattants de la honte, de la soumission sont allés combattre et donner leur vie pour leur propre bourreau. Pour les Sénégalais ajoutez cela à l’esclavage qui a trop duré.
Comment se sont-ils métamorphosés pour devenir nos héros auxquels nous devons honneur? Parce que cela pose le problème de la logique, de la foi et des principes.
Les équivalents des soldats du Camp de Thiaroye sont nombreux et comptent dans toutes les anciennes colonies, notamment françaises. Que ce soit au Vietnam, en Algérie ( les Harkis). Les Harkis ont été expulsés d’Algérie et sont partis avec les Français. Parce qu’ils avaient choisi de combattre les révolutionnaires et libérateurs de l’Algérie( ceux du FLN). Il en était de même des traitres marocains, tunisiens…..
Nous ce n’est pas parce que nous avons soif d’honorer et un devoir de mémoire qu’on va honorer ceux qui n’ont jamais honoré le Sénégal. Ceux qui n’ont jamais combattu pour que Sénégal devienne libre.
Ces tirailleurs sénégalais on les appelait aussi spahis( le mot est d’origine portugaise) désignaient les soldats du pays. C’est à dire des mercenaires recrutés par le colonisateur . Ce sont ces spahis qui ont eu à affronter les troupes qui défendaient l’intégrité du pays à la célèbre bataille de Samba Sadio. Contre Amary Ndack Seck, fondateur de Thiénaba et les Toucouleurs de celui qui s’était proclamé Mahdi. En l’occurrence Amadou Ba de Wouro Mahdi. Ces spahis étaient aussi les supplétifs avec Pinet Laprade à la célèbre bataille de Pâté Badiane( près de Nioro du Rip) contre les troupes de l’Almamy Maba Diakhou Ba. Bataille à laquelle avait pris part mon propre grand-père Elhadji Abdoulaye Niasse fondateur des Niassene. Père, entre autres, de Mame Khalifa Niasse( mon père ) et de son frère cadet Cheikh Al Islam Elhadji Ibrahima Niasse dit Baye.
Alors ce sont ces supplétifs qu’on veut honorer. Je crois que ceux qui ont agité ces idées là sont comme un navire sans boussole et sans cap qui chavire. En politique l’image est valable.
Il y a des affaires de salaires, de sanctions qui punissent un peu la traitrise.
La France devrait, peut-être faire elle-même son mea culpa pour l’esclavage, la colonisation…. Pour aussi avoir trahi ses propres supplétifs . Mais nous autres Sénégalais nous ne pouvons ni compenser ni récompenser la traitrise. Je fais partie des gens qui ne peuvent le faire. Et nombreux nous sommes à penser comme cela.
C’est simplement _folkloriser_ , à la limite cela devient de l’humour. Et que demain les Français pourront rire de nous. Un grand rire _banania_ Parce nous sommes en train de vouloir honorer ceux qui ne nous ont pas honorés.

Dr Ahmed Khalifa Niasse