AU MOMENT OU LE POUVOIR ARROSE LES LUTEURS A COUP DE DES CENTAINES DE MILLIONS L’hôpital Albert Royer crie …eau secours
AU MOMENT OU LE POUVOIR ARROSE LES LUTEURS A COUP DE DES CENTAINES DE MILLIONS
L’hôpital Albert Royer crie …eau secours
Au moment où le pouvoir arrose les lutteurs à coup de centaines de millions, au moment où il casque des centaines de milliards pour construire des infrastructures de dernière génération, l’hôpital d’enfants Albert Royer est à sec et les accompagnants crient eau secours. Comme quoi, pour le pouvoir, c’est l’émergence avant les urgences.
Par El Hassane SALL
Pour le pouvoir Apr, c’est l’émergence avant les urgences. Sinon comment comprendre le fait qu’au moment où il arrose les lutteurs à coup de centaines de millions, au moment où il construit des infrastructures de dernière génération, l’hôpital d’enfants Albert Royer est à sec. Voilà plusieurs semaines que les accompagnants des enfants malades éprouvent la croix et la bannière pour se procurer le liquide précieux et sont obligés de se lever à 4 heures du matin pour espérer en trouver. Ce qui est le plus choquant dans tout cela est le fait que ce problème dure depuis des années. On se rappelle du reportage effectué sur les lieux par nos confrères de Dakaractu en novembre 2016 pour constater de visu le problème d’eau évoqué à l’époque par plusieurs malades et leurs familles. Aussi l’on ne peut s’empêcher de demander comment ce problème a pu rester sans solution depuis. Tout le monde convient du fait que l’eau c’est la vie, quand elle peine à couler dans des lieux aussi sensibles que les hôpitaux, cela pose vraiment problème. Plus grave il arrive des moments où des opérations urgentes sont reportées par manque d’eau. Chez les hémodialysés installés au niveau des hangars des pèlerins aussi, il arrive souvent que les malades soient privés d’eau alors que c’est un élément indispensable pour leur séance de dialyse. Même si la situation s’est un peu améliorée ces temps-ci selon un malade, elle reste quand même problématique. Seulement ce manque d’eau est loin d’être le seul problème auquel les hôpitaux sont confrontés. Car il est courant d’entendre que tel hôpital a une panne de scanner, tel autre de groupe électrogène etc. A ce propos la presse a relaté la semaine dernière un cas de décès d’une patiente qui était sous assistance respiratoire après la panne du groupe électrogène de la structure hospitalière dans laquelle elle était internée. Finalement l’on ne peut s’empêcher de demander si le pouvoir actuel a le sens des priorités. « Macky Sall a fait d’énormes réalisations qu’aucun président n’a pu faire de Senghor à Wade en passant par Diouf. Les infrastructures qu’il a construites en témoignent. Les ponts, le Bus Rapid Transit, le Train Express Régional etc. sont parmi toutes ses réalisations qui montrent que son bilan est plus que satisfaisant. » Il est incontestable que des infrastructures modernes et efficientes sont essentielles à la réussite des économies modernes et à la prospérité d’un pays. Malheureusement on ne peut pas dire que cela pour le Sénégal où les populations ne sentent vraiment pas l’amélioration de leurs conditions de vie à travers ces infrastructures. En tout cas une bonne frange du Sénégal estime aujourd’hui que le président Sall a mis la charrue avant les bœufs car ne pouvant comprendre qu’au moment où il exhibe fièrement ses réalisations comme l’Arena, le Ter, le stade Abdoulaye Wade etc. des infrastructures de prestige qui ont coûté des milliers de milliards, le pays manque de tout. Un paradoxe qui irrite nombre de Sénégalais qui ne comprennent pas que l’État puisse investir autant de sous dans ces projets au moment où il rechigne à investir dans la construction d’écoles, d’hôpitaux, de routes, de réseaux d’alimentation en électricité ou de systèmes d’approvisionnement en eau, des infrastructures durables qui procurent un bien être à la population et contribuent à assurer les moyens de sa subsistance. Aujourd’hui les urgences se sont installées partout mais pour le pouvoir Apr, confortablement installé dans le Ter « qui va projeter le Sénégal à grande vitesse dans la modernité », c’est l’émergence avant les urgences.