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APRES LE SCANDALE DES 1000 MILLIARDS DU COVID, MANSOUR FAYE ENCORE CITE DANS UN AUTRE DE 98 MILLIARDS…

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Quand la position de « goro national » permet tous les accès et excès

Alors que l’on n’a pas fini d’épiloguer sur le scandale des 1000 milliards du fonds Covid dans lequel Mansour Faye avait été à tort ou à raison cité, il vient de l’être encore dans celui des 98 milliards éventés par le leader de Gueum sa Bopp. Selon Bougane Guèye Dany le Sénégal a emprunté 98 milliards FCFA à une entité londonienne pour le programme spécial de désenclavement mais cet argent a été logé dans un compte privé par Mansour Faye. Unénième scandale dans lequel est cité le « goro national », une position qui lui permet tous les accès et excès.

Etre « goro national » c’est doux déh ! Car en tant que tel, on peut tout se permettre sans être inquiété le moins du monde. Pour preuve, malgré tous les scandales dans lesquels il est cité, Mansour Faye semble n’avoir de compte à rendre à personne. Et son statut de beau-frère lui confère tous les privilèges car il a toujours géré des postes juteux dans le gouvernement. Seulement partout où il est passé, duministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement en passant par le Développement communautaire, de l’Equité sociale et Territoriale et aujourd’hui au ministère des Infrastructures, Mansour a laissé desfailles.  Lors de son passage au ministère de l’Hydraulique, il a été soupçonné à tort ou à raison de corruption dans l’affaire de la cession de l’eau à Suez.  Les accusations en charge contre Mansour Faye étaient relatives à cinq camions à benne tasseuse que lui aurait offerts un représentant de la multinationale française. Ce qui avait fait dire àMignane Diouf que l’entreprise française Suez est pour l’eau ce que l’homme d’affaires roumano-australien est dans le pétrole. « Depuis le début de ce dossier que nous avons relaté à travers différents faits, nous ne pouvons pas comprendre que pendant que le ministère de l’Hydraulique lance un appel d’offres, le ministre en tête de ce département reçoive des dons d’une entreprise qui a déposé une soumission dans cet appel d’offres. » avait-il déclaré.  Au finish le marché a été attribué à la multinationale Suez qui pourtant n’était pas la moins disante et toute la polémique a fini par se tasser. Nommé au ministère du développement communautaire en 2019 il lui est encore reproché de gérer de façon nébuleuse une partie des 69 milliards de FCFA des Fonds Covid destinés à l’assistance alimentaire, dans le cadre de la lutte contre les effets de la pandémie. Malgré le tollé soulevé par des accusations de corruption et autre surfacturation qui fusaient de toutes parts concernant l’attribution des marchés de denrées destinées aux couches vulnérables, Mansour Faye est resté droit dans ses bottes. Interpellé par un journaliste qui lui demandait s’il irait répondre à l’Ofnac si cette structure le convoquait, le goro national a répondu sèchement qu’il n’irait pas.  Convoqué par le Comité de suivi pour rendre compte de sa gestion Mansour Faye avait refusé, rétorquant « nous n’avons pas de compte à rendre au comité de suivi Force covid-19. Le processus est transparent, et nous ne pouvons que rendre compte au chef de l’Etat. Tout ce que le comité nous a demandé a été mis à sa disposition ». Une attitude qui avait fait sortir le député Toussaint Manga de ses gonds : « le Ministre Mansour Faye a déclaré, je le cite « Je n’ai pas de compte à rendre au Comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du Force Corvidé 19 ». « Cette déclaration du ministre du développement communautaire, de l’équité sociale et territoriale, par ailleurs beau-frère du Président Macky Sall est très grave et constitue un précédent dangereux. » avait fustigé le député. C’est pourquoi, avait-il ajouté « en tant que membre dudit comité et représentant du groupe de l’opposition parlementaire, je condamne fermement de tels propos qui n’ont pas leur place dans une République normale(…) ». Monsieur le ministre, avait poursuivi Toussaint Manga : « dites-nous alors si vous n’aviez pas de compte à rendre au comité qui le fera à votre place ? Quel est alors l’utilité du comité ? Ou bien voulez-vous nous faire comprendre par ricochet que dans ce pays il y a les uns et les autres ?  Avait-il interrogé. Avant d’assener « Monsieur le Ministre, si vous ne voulez pas rendre compte parce que vous le trouvez contraignant, autant démissionner de votre poste de ministre et vous éloigner de la gestion des affaires de l’état c’est plus simple. Je suis désolé mais apparemment, vous confondez souvent la République et la famille. » avait recadré Toussaint Manga. Mieux ou pire, après le rapport produit par la Cour des Comptes qui mettait à nu la gestion gabegique des fonds Covid 19, les magistrats ont été taxés de politiciens encagoulés par le « goro national », lequel est encore cité aujourd’hui dans un autre scandale révélé par Bougane Guèye Dany. Selon le patron de Gueum sa Bopp, « le Sénégal a emprunté 98 milliards Fcfa à une entité londonienne pour le programme spécial de désenclavement ». Mieux encore, il ajoute que l’argent a été placé dans une société privée dénommée ASCG-UK Limited et Mansour Faye sait où se trouve cet argent et pourquoi il est caché. » Mais ce qui est sûr et certain est que ce énième scandale finira comme ceux qui les ont précédés, dans les placards. Il est loin le temps où le président Sall déclarait dans un entretien avec Jeune Afrique qu’il « ne mêle jamais sa famille à la gestion du pays car ne voulant pas être accusé de népotisme ». Parce qu’aujourd’hui lamainmise sur les affaires publiques par les frères, beaux-frères, beau-père, oncle, cousins, griot du président… est réelle. Une situation qui   n’est pas sans rappeler celle de la famille Trabelsi de l’ère Ben Ali, notamment leur implication dans les affaires de corruption   et leur influence néfaste sur l’économie tunisienne.   « Personne n’est au-dessus des lois. Le temps de l’impunité est révolu. Les Sénégalais ont réclamé une gouvernance plus vertueuse, plus éthique. Nous avons l’obligation de rendre des comptes, de réduire le train de vie et les dépenses naguère somptuaires de l’État. La seule chose qui nous intéresse, c’est que les erreurs du passé ne se reproduisent pas. » En outre, il me semble logique lorsqu’on arrive au pouvoir de procéder à un état des lieux, sans aucun procès d’intention. Les grands chantiers de Wade, comme entre autres l’aéroport Blaise-Diagne, ont englouti d’énormes ressources. Comment les contrats ont-ils été signés ? Sur quelles bases ? Où en est l’exécution ? Comment l’argent public va-t-il été dépensé ? Autant de questions qu’il nous faut poser pour décider de la marche à suivre. Tout cela n’a rien d’extravagant, c’est même logique. » disait Macky Sall toujours dans JA. Voilà de sages paroles qui s’appliquent on ne peut mieux au contexte actuel avec les nombreux scandales qui jalonnent son règne mais qui restent toujours impunis !

Source : Tribune


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