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APRES LE RENONCEMENT DU PRESIDENT SALL A quand le règlement définitif du problème des mandats ?

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APRES LE RENONCEMENT DU PRESIDENT SALL

A quand le règlement définitif du problème des mandats ?

Quand est-ce que le problème des mandats sera-t-il définitivement réglé au Sénégal ? Une question qui s’impose car le constat est que depuis les socialistes, ce problème dure et perdure alors que chaque président nouvellement élu avait décidé d’y mettre un terme. Mais une fois aux manettes, ils reproduisent à l’identique ce qu’ils fustigeaient hier. Malgré le renoncement du président Sall à briguer un troisième mandat, le problème reste entier.

Par El Hassane SALL

Quand est-ce que le problème des mandats sera-t-il définitivement réglé au Sénégal ? Une question qui s’impose car le constat est que depuis les socialistes, ce problème dure et perdure alors que chaque président nouvellement élu avait décidé d’y mettre un terme. Mais une fois aux manettes, ils reproduisent à l’identique ce qu’ils fustigeaient hier. Et ce qui est incompréhensible dans cette situation est le fait que nos politiciens, tant qu’ils sont dans l’opposition critiquent cette propension des chefs d’Etat à vouloir s’éterniser au pouvoir par des artifices juridiques. Mais une fois aux manettes, ils se mettent à adorer ce qu’ils abborhaient. Aujourd’hui le président Sall vient de renoncer à sa volonté de briguer un troisième mandat après des années de suspense. Mais ce problème reste entier. Il convient de rappeler que Macky Sall a été le troisième président à vouloir tomber dans ces travers même s’il s’est ravisé au dernier moment. Avant lui, il y a eu Abdou Diouf, qui en 1998, à la veille de la présidentielle de 2000 avait tenté de lever la limitation des mandats fixés à deux. Une situation qui avait poussé Abdoulaye Wade et toute l’opposition à aller devant le palais Bourbon pour le vilipender. Pour rappel, après de larges concertations en 1991-92  avec l’opposition d’alors dirigée par Abdoulaye Wade, toutes les forces politiques étaienttombées d’accord sur deux mandats de sept ans. Mais cela n’avait pas empêché Abdou Diouf de violer le consensus en faisant sauter le verrou de la limitation par sa majorité mécanique.  Pourtant il avait accédé au pouvoir en 1981 après le départ de Senghor puis réélu en 1983, 1988, et 1993. Comme si cela ne suffisait pas il a essayé encore de se représenter,  malgré tout il a été battu par Wade en 2000. A l’accession au pouvoirdu Pape du Sopi, la durée du mandat est de 7 ans. En 2001, le chef de l’État fait adopter une réforme constitutionnelle qui ramène cette durée de 7 à 5 ans et instaure une limite de deux mandats consécutifs.Lors de son referendum, 94% des Sénégalais avaient jugé que deux mandats de 5 ans étaient suffisants.Mais coup de théâtre, en 2008 sans doute grisé par les effluves du pouvoir, Abdoulaye Wade fait machine arrière et revient au septennat – lequel ne s’appliquaitpas à son mandat en cours. Non seulement Wade avait fait revenir le septennat mais aussi il a, en fin de compte tenté de faire un troisièmemandat alors qu’il avait promis que ce problème serait derrière nous car il avait verrouillé les mandats à deux. Au final, le peuple sénégalais qui s’est senti floué s’est mobilisé pour le congédier.  En mars 2012, Macky Sall est donc élu pour 7 ans. Parmi ses promesses de campagne, celle de ramener le quinquennat et d’appliquer cette mesure à son premier mandat. Selon le président Sall, il fallait en finir définitivementavec cette valse entre quinquennat et septennat. Une promesse, qu’il avait maintes fois réitérée, laquelle lui avait valu de vibrants hommages un peu partout dans le monde. Mais au final ce fut la déception et le mardi 16 février 2016, après des années desuspense, le Président Sall renonçait sur avis du Conseil constitutionnel à écourter son mandat en cours, comme le prévoyait pourtant son projet de révision constitutionnelle.  Ce qui à l’époque avait donné lieu à une polémique d’enfer entre juristes. La décision du Conseil constitutionnel « lie » le président Macky Sall qui doit obligatoirement la respecter, avait plusieurs fois déclaré son ministre et conseiller juridique, Ismaël Madior Fall,tandis que plusieurs praticiens du droit   avaient en revanche estimé que le président Sall n’était pas tenu de respecter la décision de la juridiction, « un simple avis consultatif », selon eux. Aujourd’hui, après le renoncement du président Sall à se représenter, les compteurs sont remis à zéro. Mais jusqu’à quand ? Une question qui s’impose car le peuple n’est pas à l’abri d’une énièmeentourloupe. Parce qu’aussi bien sous Wade que sous Macky il avait été promis au peuple que ce problème de mandat ne se poserait plus mais le constat est qu’à l’arrivée, il s’est toujours posé et risque de continuer à se poser. Car à force de renier leur parole, qu’est-ce qui peut bien empêcher le successeur du président Sall, s’il est un continuateur du système de lever tout bonnement cette limitation des mandats pour imposer les mandats illimix ? Pour dire qu’il n’y a aujourd’hui aucune raison objective qui laisse penser que la question est définitivement réglée. Donc on revient à une redite, les politiciens ne sont là que pour leurs intérêts. La preuve par le dialogue politique où toutes les questions qui intéressent le peuple et les avancées démocratiques ont été laissées à quai au profit des intérêts politiciens. Comme si cesont toujours leurs intérêts qui devaient primer sur ceux du peuple, bref le parti avant la patrie. Et ceux qui espèrent la primauté de la patrie avant le parti devront encore prendre leur mal en patience.

SOURCE : TRIBUNE


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