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APRES L’ACTE 1 DU PROCES PORNOGRAPHIQUE Gare au retour de bâton

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APRES L’ACTE 1 DU PROCES PORNOGRAPHIQUE

Gare au retour de bâton

Malgré le flou qui entoure la thèse du viol dont il était accusé par la masseuse Adji Sarr empêtrée dans ses contradictions et ses incohérences, le pouvoir n’a pas lâché prise et a fini par traîner Ousmane Sonko devant les tribunaux. Ce procès tant attendu s’est finalement tenu. En dépit des déballages salaces, tout le doute qui a entouré cette affaire dès son éclatement continue de subsister. Le Procureur dans son réquisitoire a soutenu « si le viol n’est pas établi, le parquet demande que le leader de Pastef soit poursuivi pour corruption de jeunesse ». Seulement vu la sensibilité de ce dossier et tous les dégâts matériels et les morts qu’il cause chaque fois qu’il est soulevé, il était attendu de l’accusation des preuves irréfutables pour calmer la situation. Mais aujourd’hui, considérant la situation de doute qui continue de planer, il est fort à craindre un retour de bâton.

Par El Hassane SALL

Pour s’être rendu dans un salon de massage pour « raison de santé » ou pour son « bon plaisir » selon certaines langues, Ousmane Sonko se voit aujourd’hui accablé. Pour avoir cédé à son péché mignon qui est de se faire masser à Sweet beauté, il a été accusé de viol par une masseuse et trainé devant la chambre criminelle. Seulement ce que l’on ne parvient toujours pas à comprendre c’est l’obstination du pouvoir à vouloir traduire Ousmane Sonko devant la justice étant donné que la thèse du viol tend à s’effondrer comme un château de sable après les « incohérences » et les « contradictions » de l’accusatrice contenues dans les procès-verbaux qui ont fuité dans la presse. Malgré le doute qui a subsisté dès le début de cette affaire, n’était-il pas plus sage d’attendre des preuves irréfutables pour confondre l’accusé ou de classer simplement ce dossier ? Car malgré tout ce qui a été dit, le doute persiste toujours après un procès marathon. D’ailleurs le Procureur a dans son réquisitoire dit « si le viol n’est pas établi, le parquet demande que le leader de Pastef soit poursuivi pour corruption de jeunesse. » Ce qui n’a pas été du gout de Me El Hadji Diouf avocat de Adji Sarr qui soutient que « si le parquet vient nous dire, si vous n’êtes pas convaincu du viol, retenez la corruption de jeunesse, cela ne paraît pas rigoureux et c’est inédit. Je ne sais pas ce que cherche le parquet », a-t -il déclaré, à la fin de l’audience. Comme la robe noire, nous sommes tentés de demander que cherche le pouvoir en persistant dans cette voie qui risque de mener à une impasse ?
Etant donné que ce dossier est très sensible et qu’à chaque fois il est soulevé, on assiste à des manifestations qui engendrent des morts et des degats incommensurables pour le pays, il était attendu des autorités de ce pays qu’elles le gèrent en toute responsabilité en pesant le pour et le contre. Comme la paix sociale n’a pas de prix, elle doit valoir tous les sacrifices. Pour rappel en 1993 Wade avait été accusé du meurtre du juge Babacar Sèye ; une accusation gravissime qui pouvait l’envoyer à la Cour d’Assises avec une lourde condamnation. Pourtant en son temps, au nom de la pacification du pays, Abdou Diouf a classé ce dossier. Donc qu’est ce qui fait courir le pouvoir ? Veulent-ils montrer à la face des Sénégalais que Ousmane Sonko n’est pas aussi « clean » qu’il le laisse paraître ? Adji Sarr a-t-elle été montée pour le démonter, le dévêtir de son habit de « monsieur propre » devant le tribunal pour ensuite le jeter en pâture à l’opinion dans toute sa nudité ? Cette question s’impose parce que dès l’éclatement de cette affaire, un sms envoyé par une célèbre robe noire destiné à quelqu’un d’autre avait été envoyé par hasard à un avocat de Sonko avait révélé Aida Mbodj, lequel disait ceci : « on va le traîner dans la boue, mais pas de condamnation, car ça risque de chauffer le pays. » Donc dès lors que le viol ne tenait pas la route, n’aurait-il pas été plus sage de calmer la tension en classant le dossier comme l’ont été d’autres moins graves, d’autant que le président Sall déclarait lui-même qu’il arrive qu’il arrête un dossier s’il peut causer du grabuge dans le pays. Parce que quoi qu’il ait pu se passer entre Sonko et la masseuse, le doute continue de planer dans la tête d’une bonne frange des populations qui pense que le véritable crime ou le seul péché de Sonko est d’être opposant radical au président Sall. Parce que, vu la manière dont le dossier est traité, la position du pouvoir est très claire, il ne cracherait pas sur le délit ou le péché, l’essentiel étant d’avoir sa peau par tous les moyens comme le loup et l’agneau de La Fontaine. Cette fable qui illustre une réalité cruelle à portée universelle met en évidence le comportement de celui qui non seulement exerce sa violence sur le plus faible mais cherche à la justifier. Comme quoi, «la raison du plus fort est toujours la meilleure. » En tout cas, quoi qu’il en soit, il est fort à craindre un retour de bâton car au rythme où vont les choses, il y a vraiment des raisons de se faire du souci. Parce que ceux qui espéraient une clarification pour une pacification de l’espace public risquent d’être confrontés à un arbitrage de la rue.

SOURCE : TRIBUNE


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