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A SIX MOIS DE LA FIN DE SON MANDAT Macky entre le marteau du parti et l’enclume du peuple

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A SIX MOIS DE LA FIN DE SON MANDAT

Macky entre le marteau du parti et l’enclume du peuple

A six mois de la fin de son mandat, le président Macky Sall est aujourd’hui dans une position inconfortable. Car entre le marteau de son parti qui risque de partir en vrille si le candidat qu’il se sera choisi ne fait pas l’unanimité et un peuple qui attend de lui qu’il organise des élections libres et inclusives.  

Par El Hassane SALL

« Que sont mes amis devenus ? Ce sont amisque vent emporte. Et il ventait devant ma porte. » Aujourd’hui le président de la République Macky Sall doit ressentir la même amertume et la même mélancolie que celle de Rutebeuf auteur de ces propos. Après avoir protégé et servi grassement ses collaborateurs, ces derniers, commencent à le lâcher, d’autres s’apprêtent à quitter le navire depuis qu’il a déclaré qu’il ne sera pas candidat à un deuxième quinquennat. Une situation qui malgré tout n’est pas une surprise pour lui. C’est d’ailleurs pourquoi il s’était réfugiéderrière sa réponse de normand le fameux « ni oui ni non ». Aujourd’hui qu’il s’est clairement déterminé, certains de ses collaborateurs commencent à prendre la tangente. Et il faudrait s’attendre à ce que la saignée se poursuive quand il aura choisi son candidat. Au vu des contestations qui commencent à se faire jour dans son camp, nul doute qu’il y aura des remous dans la coalition qu’il dirige. Et les bagarres enregistrées entre supporters des candidats au sein du parti présidentiel n’augurent rien de bon. Et  comme si cela ne suffisait pas, le président Sall doit aussi faire face à son peuple qui exige des élections inclusives et transparentes. Si l’on sait que la candidature de son opposant le plus teigneux risque d’être compromise à cause de ses déboires judiciaires, il risque d’y avoir du grabuge. Car ils sont nombreux ceux qui soutiennent qu’il est impensable qu’il y a des élections auxquelles des candidats qui ont été accusés d’avoir pillé des milliards du contribuable prennent part au moment où d’autres qui n’ont pris aucun sou se voient éliminés de la compétition. D’ailleurs Ousmane Sonko dit à qui veut l’entendre que personne ne pourra lui empêcher de compétir. Ce qui veut dire que si chaque camp campe dans sa position, la situation risque d’êtrevraiment compliquée pour le président sortant. Et ce qui risque de compliquer la situation duprésident Sall est qu’il risque d’etre seul dans son combat car les politiciens qui l’entourent sont tous mus par leurs intérêts personnels. Ils n’ont jamais su aider leur peuple à évoluer à progresser. Tout ce qui leur importe, c’est de jouir du pouvoir et des privilèges qu’il confère. Tant que le président Sall avait toutes les cartes en main, ils lui obéissaient au doigt et à l’œil mais aujourd’hui qu’ils savent qu’il ne lui reste que quelques mois à la tête du pays, chacun commence à échafauder pour soi, l’œil sur l’avenir. Donc le président Sall devra tout faire pour recoller les morceaux dans son camp mais aussi et surtout tout mettre en œuvre pour organiser des élections inclusives pour éviter de se mettre le peuple à dos. Donc, aujourd’hui s’il veut avoir une sortie honorable comme celle de ses prédécesseurs, le président Sall doit mettre en avant les préoccupations du peuple en organisant des élections inclusives et transparentes et laisser le peuple se choisir librement son président.  Pour dire qu’il est grand temps qu’il mette les intérêts de la patrie au-dessus de son parti dont la plupart de ses militants sont comme des girouettes, adeptes du retournement de veste et du reniement qui n’hésiteront pas à le lâchercomme ce fut le cas avec Diouf et Wade. Et depuis quelques temps, les Sénégalais montrent de plus en plus leur aversion pour les politiciens professionnels. Ils ne peuvent pas comprendre le fait que leur pays continue de patauger dans la misère. Alors qu’il regorge de talents capables de le tirer de la mauvaise passe dans laquelle il se trouve et de le faire émerger. Les Sénégalais ont tout ce qu’il faut pour jouer leur partition dans le concert des nations. Tout ce qui leur manque, c’est un chef d’orchestre capable de donner le tempo pour aller de manière inclusive vers une vision prospective du   Sénégal dans 50 ans.   Mais cela ne saurait se faire sans des dirigeants patriotes, décomplexés à tout point de vue, pétris de valeurs, capables de fédérer les compétences d’ici et d’ailleurs, les différences de quelque ordre qu’ils soient pour en faire un levain pour le développement du Sénégal.

SOURCE : TRIBUNE


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