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PRESIDENTIELLE DE 2024 Pourquoi le choix d’un candidat de rupture est inévitable

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PRESIDENTIELLE DE 2024

Pourquoi le choix d’un candidat de rupture est inévitable

Pour la présidentielle de 2024, le choix d’un candidat de rupture est devenu inévitable car le système en place depuis les indépendances est arrivé à bout de souffle. C’est d’ailleurs ce qui avait poussé Macky Sall à se définir comme le candidat de la Rupture.   Mais aujourd’hui la population se sent flouée car cette rupture n’était en réalité qu’une continuité. Malgré tout la flamme de changement qui avait conduit aux alternances de 2000 et 2012 reste toujours vivace.  Et nul doute que, si la présidentielle de 2024 est inclusive, régulière et transparente, sans interférence aucune de l’arbitre dans le jeu, c’est un candidat qui incarne la rupture qui va décrocher le graal.

Par El Hassane SALL

A quelque six mois de la présidentielle de 2024, nous voilà dans un Sénégal malade dans tous ses secteurs avec, piment sur le gâteau, une régression démocratique sans précèdentpour ce qui concerne les libertés et l’Etat de droit ; n’en déplaise aux 1112 intérêts…tuels, pardon intellectuels qui veulent nous peindre un Sénégal de rêve dans lequel   ils sont les seuls à vivre. Pourtant en recueillant son serment le 2 avril 2012, Cheikh Tidiane Diakhaté, président du Conseil constitutionnel d’alors faisait remarquer   à Macky Sall : « il y a tant de frustration, tant de souffrance, et parfois aussi tant de désespoir dans nos sociétés que l’urgence s’est pratiquement installée partout. » Douze ans après les propos de feu Cheikh Tidiane Diakhaté sont plus que d’actualité.  Car les Sénégalais qui attendaientavec impatience de sortir du chemin de la galère pour arpenter celui du Yonou Yokouté avec à la clé la rupture tant chanté et vanté par Macky Sall pataugent toujours dans la galère. Pour dire qu’aujourd’hui, le rêve a tout simplement viré au cauchemar. Car depuis 12 ans, que de rêves brisés, que d’espoirs envolés, que de promesses non tenues.  La baisse du prix des denrées a été juste un éclair, celle duloyer un météore, quant à la lutte contre l’impunité et la corruption, elle a duré le temps d’une rose. Aujourd’hui comme hier, les Sénégalais peinent à manger à leur faim, peinent à se procurer un toit, peinent à jouir de leurs innombrables ressources naturelles.  Le Yonou Yokouté, puis le Pse qui étaient censésmettre le pays sur le chemin du véritable développement se sont mués en une véritable désillusion, la rupture, un miroir aux alouettes.  Parce que le Sénégal sous Macky Sall, estdevenu un gouffre à milliards engloutis par le clientélisme avec la création d’institutions budgétivores, l’endettement chronique pour financer des infrastructures de prestige et la prédation des ressources, accentuant par-là, lapaupérisation des populations et leur misère morale. Aujourd’hui comme hier, les Sénégalais pataugent dans la précarité comme du reste le reconnaissait Macky Sall dans son Yonou Yokouté de campagne 2012 : « Notre cher Sénégal va mal, très mal. Il est traversé par d’innombrables fractures. Il est en crise. La crise sociale qui prévaut dans notre pays n’est plus conjoncturelle. Sa durée, son ampleur et sa profondeur l’ont rendu structurelle. Mesdames Messieurs le malaise social est profond, il traverse toutes les catégories sociales du pays. » avait déclaré Macky Sall dans son programme (…) Non sans ajouter : « A la crise économique et sociale viennent s’ajouter une crise politique et une crise morale majeure. La volonté de violer la Constitution, la centralisation excessive des pouvoirs, la gabegie et la corruption en sont les expressions les plus visibles. Les scandales sont quotidiens. Les valeurs fondamentales de la République sont fortement menacées alors que la cohésion sociale est fragilisée. Il nous faut donc agir, agir ensemble. » Tableau de la situation du pays en 2023 ne saurait être mieux campé. L’histoire semble s’être arrêtée en 2012. Comme si le Sénégal marchait àreculons… En tout cas l’histoire retiendra que c’est sous le magistère de Macky Sall qu’un opposant a été accusé de viol et menaces de mort puis trainé dans la boue deux ans durant avant d’être acquitté par la justice pour être condamné pour le délit de corruption de la jeunesse. L’histoire retiendra aussi que c’est sous son magistère qu’il y a eu plus de 1000détenus politiques. L’histoire retiendra également que c’est sous son magistère qu’il y a eu des interdictions tous azimut des manifestations de l’opposition, de barricades de maison et de sièges d’opposants, de nervis qui trucidaient impunément des manifestants, de dissolution de parti politique sans décision de justice…. Avec un si lourd héritage à porter, le candidat de la mouvance présidentielle aura fort à faire pour convaincre ses compatriotes qu’il va incarner la rupture étant entendu qu’on ne peut pas faire du neuf avec du vieux.

SOURCE : TRIBUNE

 


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