PRESIDENTIELLLE 2024 Les tenants anti système indésirables ?
PRESIDENTIELLLE 2024
Les tenants anti système indésirables ?
S’il y a des candidats qui risquent d’être indésirables pour la présidentielle de 2024, ce sera sans nul doute les tenants de l’anti- système. Car on comprendrait mal que le maitre du «je » qui s’est donné tant de mal pour neutraliser Ousmane Sonko puisse laisser passer à travers les mailles du parrainage et de la judiciarisation un candidat anti-système qui risque de bénéficier du soutien du leader du Pastef qui, à défaut d’être roi sera faiseur de roi.
Par El Hassane SALL
Pour la présidentielle de 2024, deux camps se font face, d’un côté les tenants de l’ordre ancien, héritiers d’un système depuis Senghor qu’ils veulent perpétuer et de l’autre côté lesantisystèmes, jeunes cadres décomplexés soucieux de l’intérêt du Sénégal et ouverts à tous les vents. Lesquels sont devenusaujourd’hui une vraie menace pour le régime actuel et ses souteneurs car ils portent en eux l’espoir d’une bonne frange des populations constituées pour la majeure partie de jeunes. Alors que le système implanté au Sénégal depuis les indépendances croyait pouvoir continuer ad vitam aeternam à dicter sa loi aux populations, il voit aujourd’hui ses fondements ébranlés. Actuellement, si les jeunes qui constituent la majorité dans la société croient aux tenants de l’anti-système c’est grâce à leurs idées révolutionnaires. Seulement ces derniers auront fort à faire pour participer à la compétition face à un sélectionneur qui a deux atouts dans sa manche, la judiciarisation pour les gros poissons et le parrainage pour les trouble-fêtes. Parce que le constat est que l’élimination d’adversaires est une constante chez lui. Avant même le combat, il n’y a plus combat. La preuve par les deux K qui ont été éliminés de la course en 2019 et qui viennent d’être remis en selle. Au même moment, Ousmane Sonko qui était le porte flambeau del’anti système vient de passer à la trappe. Malgré tout, il garde toute sa capacité de nuisance, car, même en prison il constitue toujours une menace pour le pouvoir. Présentement il reste éligible malgré son emprisonnement et les charges qui pèsent sur lui. Mais au cas où la machine à broyer un opposant serait lancée à plein régime, il risque d’être déchu de ses droits comme l’ont été les 2 K. Néanmoins, il pourrait toujourscontrecarrer les plans du pouvoir en donnant des consignes de vote pour un candidat de son choix. Et si une telle éventualité se présentait, il y a de fortes chances que ce dernier décroche la timbale si l’on se fie à la popularité dont jouit le leader de Pastef, cequ’il a eu à démontrer lors des dernières législatives. Car malgré l’élimination de la liste des titulaires, il avait porté à bout de bras celle des suppléants et décroché la timbale. Pour dire que même en prison, il reste une menace pour le pouvoir car il revêt toujours les habits d’un faiseur de roi. Seulement il est fort à craindre que le sélectionneur ne lui donne pas cette opportunité. Car après s’êtredonné tant de mal pour neutraliser Sonko on comprendrait mal qu’il puisse laisser passer à travers les mailles du filet un candidat anti système. D’autant qu’il a été constaté que tout candidat dont le système de jeu ne plait pas au sélectionneur, n’a aucune chance d’être retenu. Aujourd’hui le maitre du « je » doit choisir un candidat de son camp pour le scrutin de 2024 et il est en train de cogiter pour trouver quelqu’un de consensuel. Mais au cas où il n’y parviendrait pas, il pourrait aussi opter pour plusieurs candidats et y ajouter les 2 K plus Idrissa Seck. Et avec un système judiciaire acquis à sa cause une administration territoriale aux ordres, un fichier électoralentre les mains, sans compter le tamis du parrainage, qu’est-ce qui pourrait bien empêcher le « génie politique » de sélectionnerque des tenants du système et écarter tous les antisystèmes ?
SOURCE : TRIBUNE