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RECRUDESCENCE DE L’EMIGRATION CLANDESTINE En ligne droite de l’échec des politiques de jeunesse

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RECRUDESCENCE DE L’EMIGRATION CLANDESTINE

En ligne droite de l’échec des politiques de jeunesse

Après une brève accalmie, l’émigrationclandestine reprend de plus bel aujourd’hui avec des centaines de jeunes qui fuguent à bord d’embarcation de fortune   pour aller chercher fortune ailleurs.  Une situation qui traduit un échec cuisant des politiques de jeunesseentreprises par le pouvoir.

Par El Hassane SALL

Malgré les nombreuses promesses et autres projets des autorités sénégalaises, l’émigration clandestine continue de battre son plein. Des centaines de jeunes prennent d’assaut des embarcations de fortune pour voguer vers un ailleurs qu’ils espèrent meilleur. Une situation qui traduit un échec cuisant des politiques de jeunesse initiées par le pouvoir. Lesquelles qui au final se révèlent être inefficaces malgré le tintamarre qu’on en a toujours fait. Pourtant au lendemain des évènements de mars 2021, après les signaux de détresse que les jeunes ont envoyés au président Macky Sall, le chef de l’État avait décidé de régler leur problème en mode fast-track. « Je vais mettre en place un nouveau programme de financements de 300 milliards de francs Cfa pour une durée de 3 ans soit 100 milliards par an », avait promis Macky Sall. Pas avare de promesses pour un sou, le chef de l’État avait aussi demandé    aux ministres en charge de l’Emploi et de la Jeunesse, en relation avec le Ministre des Finances et du Budget et les autres ministres concernés, de préparer minutieusement la tenue, au plus tard le 10 avril 2021, du premier Conseil national pour l’Insertion et l’emploi des jeunes. Qu’en a-t-il résulté ? Aussi il convient de remarquer que la question du chômage endémique des jeunes est un problème de fond que le saupoudrage ne saurait régler. Étant entendu qu’unevéritable politique de la jeunesse et de l’emploi se planifie sérieusement à l’avance pour avoir des effets durables et solides. Ensuite l’emploi vient avec l’embellie économique pas dans une morosité totale comme c’est le cas actuellement. Et l’on voudrait bien savoir comment aujourd’hui dans ce pays où le secteur privé ne crée pas d’emplois, où le tissu économique est quasiment moribond peut-on créer des emplois décents, pérennes et durables. Mais cela n’a pas empêché le chef de l’Etat de promettre 500 mille emplois avant de revenir à la charge lors de la campagne de la présidentielle de 2019 pour leur faire miroiter 1 million d’emplois en cas de réélection. Sans compter les 100 milliards de la Der. Malgré sa réélection, les jeunes continuent de galérer et sont loin de voir le bout du tunnel malgré le programme  Xëyu ndaw ñi et autres.  Pourtant les solutions existent, par exemple l’‘agriculture est un grand secteur pourvoyeur d’emplois mais le secteur est délaissé avec des cultivateurs de plus en plus dépossédés de leurs terres. Idem pour la pêche   qui employait des milliers de personnes et qui est actuellement presque à genou. Les pêcheursartisanaux sont obligés d’aller jusqu’aux eaux mauritaniennes, gambiennes et Bissau guinéennes pour avoir du poisson. Au même moment, les eauxsénégalaises sont pleines de bateaux industriels avec des licences douteuses! Comment d’ailleurs un pays qui se respecte et respecte ses citoyens peut –il disposer de 700 km de côtes très poissonneuses et ne pas en faire profiter à ses populations mais plutôt aux étrangers. Pour exemple les accords de pêche signés avec l’Ue et dans lesquels le Sénégal ne récolte qu’environ 2 milliards de francs par an, ce qui fera un total de 10 milliards sur les 5 ans, ce qui représente des clopinettes. Parce que sur la même durée, l’Union Européenne, selon certaines estimations va empocher un pactole de presque 200 milliards. Si l’on sait que le kilogramme de thon est cédé en Europe à 30 euros, à peu près 20 mille francs CFA, donc la tonne vaut 200 mille francs et si on multiplie cette somme par 10 mille on obtient presque 200 milliards de francs CFA.Au même moment, les pécheurs artisanaux sont dans le dénuement total, ce qui d’ailleurs les pousse aujourd’hui à tenter l’émigration clandestine.Concernant les autres ressources naturelles comme l’or, le fer le zircon etc. Même chose, les populations n’en profitent pas alors qu’elles leur appartiennent.  Pourtant avec des dirigeants visionnaires et avec toutes les ressources naturelles et humaines de qualité, le Sénégal aurait pu être un pays industrialisé où pratiquement les jeunes auraient pu bénéficierd’un emploi décent. Malheureusement avec desdirigeants qui n’ont aucune empathie pour leur peuple et qui n’ont que des slogans comme méthode de résolution des problèmes, et au rythme où va le bradage de nos bijoux de famille, la fin   de l’émigration clandestine n’est pas pour demain.

SOURCE : TRIBUNE


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