APRES AVOIR TOUT ESSAYE CONTRE SONKO ? Et si le pouvoir laissait les électeurs juger en toute souveraineté
APRES AVOIR TOUT ESSAYE CONTRE SONKO ?
Et si le pouvoir laissait les électeurs juger en toute souveraineté
Après avoir eu la peau de Khalifa Sall et Karim Wade, la machine à liquider est à nouveau lancée à plein régime contre Ousmane Sonko. Si les deux K se sont laissés sagement mener à l’abattoir, le troisième risque d’être un vrai cas pour ne pas dire un casse-tête pour le pouvoir, car décidé à vendre chèrement sa peau. Après avoir tout essayé pour réduire l’opposant àsa plus simple expression, n’est-il pas plus sage pour le pouvoir de laisser les électeursqui sont les meilleurs juges des politiciens, décider en toute souveraineté ?
Par El Hassane SALL
« Je n’ai pas besoin de paix. Ce dont j’ai besoin, c’est d’égalité de droit et de justice. » déclarait le chanteur Jamaïcain Peter Tosh. Pour dire que là où règnent l’égalité de droit et la justice, il y aura forcément la paix. Mais cela, ceux qui dirigent le pays ne semblent pas le comprendre. Et ce qui se passe actuellement dans le pays relève de leur responsabilité entière et totale. Car il ne suffit pas d’être devin pour savoir que là où règnent l’injustice et l’impunité, le chaos n’est pas loin. D’ailleurs le président Sall en est conscient, lui qui dans sa longue marche vers le palais disait ceci : « Le Sénégal n’est plus à l’ère où l’on pouvait intimider les citoyens et leur interdire d’exercer leurs droits, cela personne ne l’acceptera (…) » Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Macky Sall de dire « il faut que le président de la République, quel qu’il soit se dise qu’il y a une vigie populaire, une vigie citoyenne qui est là qui va observer les faits et gestes du nouveau pouvoir.» Et aujourd’hui, au vu de ce qui se passe avec la tentative d’arrestation de Ousmane Sonko et les troubles qu’elle commence à engendrer, le président Sall est rattrapé par ses propos. Et sirien n’est fait pour stopper la machine qui s’emballe, le dossier de viol opposant Ousmane Sonko à la masseuse Adji Sarr risque de faire basculer le pays dans une situation ingérable dans laquelle il aura du mal à sortir. Et ce qui est surtout regrettable dans la situation vécue est qu’elle était évitable vu que cette affaire dont une bonne frange de sénégalais dit qu’elle est cousue de fil blanc ne mérite vraiment pas d’ébranler les fondements du pays. Ou bien y aurait-il d’autres motivations derrière ? Parce que dès lors que la thèse du viol s’est effondrée comme un château de sable eu égard aux « incohérences » et autres « contradictions » de l’accusatrice contenues dans les procès-verbaux qui ont fuité dans la presse pourquoi persister ?Comme si cela ne suffisait pas, il y a eu aussi les audios de l’accusatrice qui ont aussi fuité et dans lesquels elle avouait que cette affaire était montée de toutes pièces en donnant même des noms. Mieux le certificat médical produit par le médecin Alphouseyni Gaye ecartait la thèsedu viol. Le principal accusé avait lui-même déclaré avoir remis au juge un rapport d’enquête de la gendarmerie qui aurait été manipulé pour l’enfoncer. Mais selon Sonko, le juge d’instruction avait rejeté toutes les preuves qui pouvaient contribuer à la manifestation de la vérité. Pourquoi ? Mystère et boule de gomme. Autant de faits qui font qu’aujourd’hui il est impossible d’ôter de la tête d’une frange importante de la population que c’est le pouvoir qui manœuvre pour éliminer un candidat. Et le déroulement du procès en appel de Sonko contre Mame Mbaye Niang est venu conforter leurs craintes. Donc face à une justice qui est loin de rassurer, il sera difficile de faire entendre raison aux uns et aux autres. D’autant que, bien avant cette affaire, il y a eu les 2 K Sans compter les nombreux scandales à milliards qui ontéclaboussé des tenants du régime mais lesprésumés coupables sont protégés et hors de portée de la loi. C’est pourquoi aujourd’hui avec la perception que les populations ont de leur justice le pouvoir doit faire très attention avec cette affaire et éviter d’opérer le forcing pour liquider un adversaire qui est très représentatif dans le champ politique. Cela risque d’avoir des conséquences incalculables d’autant que ses partisans ne cessent d’appeler à la résistance. Comme des troubles commencent à éclater un peu partout, il est temps de mettre la balle à terre. Etant donné que le tribunal des politiciens, ce sont les électeurs, pourquoi ne pas les laisser juger ? Parce qu’entre une opinion publique chauffée à blanc, les dénégations du pouvoir qui ne convainquent personne et une justice pas rassurante, les éléments d’un cocktail explosif sont réunis. A bon entendeur…
SOURCE : TRIBUNE