PRISE EN CHARGE DES REVENDICATIONS DES POPULATIONS Le F24 fera-t-il mieux que le M23 ?
PRISE EN CHARGE DES REVENDICATIONS DES POPULATIONS
Le F24 fera-t-il mieux que le M23 ?
Le F24 fera-t-il mieux que le M23 ? En tout cas s’il tient à faire mieux, il ne doit pas seulement se focaliser sur le problème du troisième mandat mais il s’agira pour le F24 de prendre en charge les revendications du peuple en terme de mieux vivre, de bonne gouvernance, d’accès aux ressources deréforme des institutions, de reddition des comptes etc. Seulement la tâche du F24 ne sera pas aisée, tout au moins, plus difficile que celle du M23 en ce que, jamais au Sénégal, la répression n’a été aussi vive en direction de ceux qui pensent différemment de l’establishment.
Par El Hassane SALL
Le F24 cristallise aujourd’hui l’espoir d’une bonne frange du peuple qui ne sait plus où donner de la tête. D’ailleurs son coordonnateur Mamadou Mbodj en est conscient lui qui déclarait sur la Sen Tv que « Le F24 est une plateforme de citoyens sénégalais constituée en vue d’exercer des droits reconnus par la constitution, à savoir être des vigies, être dans la veille, être dans l’alerte et évidemment revendiquer ce qui nous revient de droit (…) Ce que nous voulons, c’est ce qu’il y a de mieux pour ce pays et c’est pour cela que nous sommes ensemble. Nous sommes ensemble justement autour de principes et autour d’une mission précise. » Aujourd’hui ce mouvement adu pain sur la planche et s’il veut faire mieux que le M23 qui a été phagocyté par les politiciens, il doit refuser d’être apprivoisé, qu’il reste un mouvement pour l’unité du peuple sénégalais, pour prendre en charge les revendications du peuple en terme de mieux vivre, de bonne gouvernance, d’accès aux ressources, de réforme des institutions, de reddition des comptes etc. Bref, sa priorité doit être de défendre les intérêts du peuple et pour ce faire la société civile doit éviter les erreurs du M23 en coordonnant les activités avec fermeté, éviter la cacophonie dans les manifestations ou chacun vient avec sa pancarte et son tee-shirt à l’effigie de son leader. Les seules couleurs qui doivent être visibles lors des manifestations doivent être les couleurs nationales. Parce que ce sont les intérêts du peuple qui doivent êtreau-dessus de tout et encore une fois il ne faudrait pas que, comme de par le passé, qu’un leader tente de sel’approprier. C’est pourquoi la société civile doit prendre une distance salutaire par rapport aux politiciens pour éviter que le mouvement soit noyauté.D’ailleurs l’histoire a montré et démontré que les politiciens ne gèrent que leurs intérêts. Dans l’opposition, ils sont tout sucre tout miel avec la société civile mais une fois au manettes, les relations se détériorent et cela s’est vu aussi bien sous Wade que sous Macky Sall. Comme il n’y a jamais deux sans trois, la société civile, doit anticiper et éviter les liaisons dangereuses, elle peut dégager un profil pour les candidats et laisser les populations mettre un nom sur le profil et non donner des consignes de vote, sinon elle risque de perdre sa crédibilité. Pour le moment les leaders de l’opposition qui veulent candidater doivent commencer à vendre leur programme, aller à la rencontre des populations et leur dire clairement ce qu’ils comptent faire s’ils accèdent à la magistraturesuprême. La société civile quant à elle va constituer une proposition alternative au programme des politiques en positionnant comme réceptacle les exigences et les doléances du peuple. Aujourd’hui tout le monde sait que l’hyper présidentialisme est devenu un véritableproblème du fait de la concentration excessive des pouvoirs entre les mains du président. Un président qui peut agir selon son bon vouloir sans que cela ne prête à conséquence. D’ailleurs la situation vécue aujourd’hui l’atteste aisément. Pour éviter la reproduction de cette situation, la solution doit être de diminuer les pouvoirs exorbitants du chef de l’État parce que même si Macky Sall se faisait remplacer demain par quelqu’un d’autre, avec les mêmes pouvoirs, il serait tenté d’en user et d’en abuser. C’est pourquoi les candidats doivent aussi prendre des engagements fermes sur cette problématique. Sans quoi les mêmes causes risqueront toujours d’avoir les mêmes effets et ce sera un éternel recommencement. Pour le règlement définitif de cette question le pays regorge de solutions. Il suffit seulement de dépoussiérer les Assises et le rapport de la Cnri car Amadou Makhtar Mbow et ses techniciens y avaient fait des recommandations qui si elles sont appliquées pourraient guérir le pays des maux dont il souffre depuis les indépendances. Maintenant la seule réserve à ce problème est de savoir si le prochain président ne va pas lui aussi s’engager avec « réserve ».
SOURCE : TRIBUNE