PRESIDENTIELLE 2024 Combat entre tenants de l’ordre ancien et réformistes
PRESIDENTIELLE 2024
Combat entre tenants de l’ordre ancien et réformistes
La présidentielle de 2024 sera âprement disputée ; d’un côté les tenants de l’ordre ancien, héritiers d’un système depuis Senghor qui n’a pas changé mais qui veut se perpétuer et de l’autre côté les réformistes, jeunes cadres décomplexés soucieux de l’intérêt du Sénégal et ouverts à tous les vents qui veulent l’avènement d’un Sénégal plus juste, moins inégalitaire et plus solidaire.
Par El Hassane SALL
Aujourd’hui les manœuvres battent leur plein dans le champ politique pour la présidentielle de 2024. La bataille des egos fait rage et les sénégalais assistent médusés à un spectacle qui ne fait qu’accroitre leur angoisse. Actuellement deux camps se font face, d’un côté les tenants de l’ordre ancien, héritiers d’un système depuis Senghor qui n’a pas changé et de l’autre côté les réformistes, jeunes cadres décomplexés soucieux de l’intérêt du Sénégal et ouverts à tous les vents. Et quoi que l’on puisse dire aujourd’hui, force est de reconnaître que les réformistes sont devenus une vraie menace pour le régime actuel et ses souteneurs car ils portent en eux l’espoir d’une bonne frange des populations constituées pour la majeure partie de jeunes. Alors que le système implanté au Sénégal depuis les indépendances croyait pouvoir continuer ad vitam aeternam à dicter sa loi aux populations, il voit aujourd’hui ses fondements ébranlés. Aujourd’hui, si les jeunes qui constituent la majorité dans la société croient aux réformistes, c’est grâce à leurs idées révolutionnaires. Et ce sont les idées qui dirigent le monde, vouloir tuer une idée est une entreprise vouée à l’échec. Si le discours des partisans du nouvel ordre passe, c’est tout simplement parce qu’il répond aux préoccupations des populations. Des populations qui sont propriétaires des ressources naturelles dont regorge leur pays mais qui n’en profitent jamais. Et si aujourd’hui ces jeunes se sont mobilisés pour faire changer les choses, c’est justement parce qu’ils sont devenus plus conscients des enjeux, ils veulent se débarrasser de cette oligarchie au pouvoir, depuis les indépendances, qui au lieu d’essayer d’améliorer ses conditions de vie désastreuses, profite cyniquement de cette situation pour les asservir et les manipuler en leur jetant des miettes. Ils ont compris qu’ils ont toutes les ressources nécessaires pour jouer leur partition dans ce monde de compétition et ne veulent plus jouer le rôle de figurants. Donc inutile de se défausser sur des « forces obscures » encore moins « des terroristes » ou autres comme tentent de le faire certains tenants du régime, personne n’a appelé les jeunes pour les manipuler. Ce sont les jeunes eux-mêmes qui ont vu qu’ils représentent la force et l’avenir de ce pays dont 60% ont moins de 20 ans. Malgré les richesses dont regorge le pays, ils n’en profitent pas, pas d’industries dans lesquelles ils peuvent travailler, on emprunte des milliers de milliards à leur nom mais qu’ils ne voient pas, on détourne l’argent public sans qu’il y ait de suite encore moins de poursuite. Pendant ce temps ils croupissent dans une misère abyssale, sans espoir, sans perspectives. Toutes les institutions qui devaient servir de régulatrices sont au service du pouvoir exécutif qui les manipule à sa guise. À partir de ce constat, ils se sont dits que leur rôle ne sera jamais plus d’aller mourir en haute mer pour servir de repas aux requins mais de rester et se battre dans leur pays dans lequel ils ont des droits mais dans lequel ils se sentent étrangers. Les réformistes portent aujourd’hui sur leurs épaules les espoirs de tout un peuple sont aujourd’hui dans le viseur du pouvoir et de ses tuteurs qui cherchent les moyens de les neutraliser. Pourtant ils ne sont que les espoirs d’une jeunesse qui aspire à un Sénégal plus juste, moins inégalitaire et plus solidaire. Aujourd’hui, ce qui intéresse vraiment les populations c’est de sortir du marasme dans lequel elles se trouvent. Ce qui leur importe est que « ce qui appartient à tout le monde puisse profiter à tout le monde et non à une caste de privilégiés. Seulement il convient de reconnaitre que ce combat entre tenants de l’ordre ancien et réformistes sera âpre d’autant que les premiers risquent d’être soutenus comme toujours par la France. Car n’oublions pas que, malgré tout le Sénégal reste sous la tutelle de la France qui contrôle un pan important de son économie. Etant donné que qui paie commande, elle a l’œil rivé sur le Sénégal et d’ailleurs récemment des envoyés de l’Elysée sont passés au Sénégal et ont eu à rencontrer le pouvoir et Ousmane Sonko. C’est dire pour rien au monde, elle ne compte lâcher le Sénégal qui est devenu plus attrayant à cause de l’exploitation future de ses ressources pétrolières et gazières. C’est pourquoi elle manœuvre ferme pour que le prochain président puisse préserver ses intérêts comme d’habitude d’autant qu’elle commence à perdre son influence dans nombre de pays africains.
SOURCE : TRIBUNE