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ACCORDS DE PECHE AVEC LES ETRANGERS Aux origines du désaccord entre pêcheurs locaux

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ACCORDS DE PECHE AVEC LES ETRANGERS

Aux origines du désaccord entre pêcheurs locaux

L’attribution des licences de pêche en veux-tu en voilà avec les nombreux accords de pêche avec les étrangers, sous le règne des   différents présidents qui se sont succédé à la tête du Sénégal, a fini par constituer une menace sur la sécurité alimentaire de milliers de Sénégalais. Pour preuve, l’exploitation abusive des ressources halieutiques a entrainé une raréfaction du poisson avec à la clé un affrontemententre pêcheurs locaux. A chaque changement de régime, de nouveaux espoirs s’emparent des acteurs locaux de la pêche, mais au finish, c’est la déception totale car il semble que chaque pouvoir qui s’installe s’en met plein les poches.

Par El Hassane SALL

Le pillage des ressources halieutiques sénégalaises s’opère depuis plus d’un demi-siècle sans que le peuple propriétaire de ce patrimoine ne profite des accords et licences accordés pour pêcher dans ses eaux territoriales. Et aujourd’hui, cette surexploitation de cette ressource fait que cette richesse s’amenuise et les pêcheurs assistent impuissants au pillage de leurs ressources. Non seulement les bateaux usines pêchentparfois en une semaine ce que les pêcheurs artisanaux pêchent en une année, mais ils détruisent aussi les habitats de la faune et de la flore sous-marine. Ce qui a comme conséquence la raréfaction du poisson. Malgré les multiples signaux d’alerte lancés par les pêcheursartisanaux et les organismes de défense de l’environnement comme Greenpeace, rien n’y a fait, le pillage a continué de plus bel. D’ailleurs les affrontements constatés ces derniers jours entre pêcheurs locaux sont une des conséquences de cette surpêche et il est fort à craindre que si l’Etat ne trouve pas la bonne formule pour contrôler la mer, cela ne finisse par se muer en catastrophe.  Ce qui choque le plus est que seuls les régimes changent mais les mêmes pratiques demeurent avec les scandales interminables des licences accordées aux pêcheurs étrangers. La prédation des ressources halieutiques avait commencé sous le règne des socialistes, où des requins voraces, principalement des français et espagnols venaient se servir grassement dans les eaux très poissonneuses du Sénégal. Puis, sous Wade ce fut au tour des chalutiers russes et espagnols de racler nos fonds marins avant que les chinois et turcs ne viennent prendre leur part sous Macky Sall. Ce qui est le plus intrigant dans cette situation est le fait que chaque président qui accède àpouvoir promet d’y mettre un terme mais finit toujours par profiter de ce qui ressemble à une manne financière intarissable. Ce fut le cas en 2000 quand, fraîchement élu Abdoulaye Wade avait décidé de voir clair dans cette pêche en eaux troubles. Ainsi, en mars 2001, avait-il exprimé ses préoccupations par rapport à la gestion de l’argent généré par la vente des licences de pêches, et qui étaient directement versés dans des comptes ouverts par la présidence, sous Abdou Diouf. Son directeur de cabinet d’alors, Idrissa Seck, avait parlé à l’époque de « scandale qui porte sur plusieurs milliards », et avait fait part de la volonté du nouveau régime de tirer cette affaire au clair avant de promettre que le président allait, de toutes les façons, saisir la justice. Jusque-là, on parlait de comptes qui avaient servi à financer le football sénégalais, mais qui avaient aussi permis à des dignitaires de l’ancien régime de se sucrer relatait la presse. Les premières pistes de la Division des investigations criminelles (Dic), qui était chargée de l’enquête par le Premier ministre, sur instruction directe du président de la République, avaient d’abord été dirigées vers les anciens responsables du football sénégalais. Six mois après l’ouverture de l’enquêtediligentée par la Dic, des documents aux mains des limiers avaient permis de déceler des liens directs entre l’achat de véhicules au profit du Ps et les fonds logés dans des comptes différents au nom de la présidence de la République.  Mais à ce jour personne n’a été inquiété. Pire le régime de Wade qui avait promis de faire toute la lumière sur cette nébuleuse dans les licences avait lui aussi fini par être accusé des mêmes travers. Aussi, en 2012 nouvellement élu, le président Macky Sall avait décidé de sévir en prenant la décision de suspendre les licences et les accords de pêche afin de préserver les ressources halieutiques sénégalaises, soumises à une exploitation forcenée et d’auditer le secteur. C’est ainsi que Khoureychi Thiam le dernier ministre de l’économie Maritime avait été entendu et à l’issue de son audition par l’Ige, il s’était, lors d’une conférence de presse tenue en 2013, expliqué sur les présumés scandales des licences de pêche, relevés par certaines institutions d’audit. Arrivé à la tête du ministère en 2009, l’ancien responsable libéral déclarait avoir agi sur « instruction » du président de la République d’alors, Me Abdoulaye Wade. Le Sénégal avait un stock de « 1 million 500 mille tonnes de poissons » dans ses eaux à l’époque, révélait-t-il. Ayant considéré que ceci peut « rapporter » beaucoup d’argent à l’économie du pays, l’ancien président de la République l’avait saisi par « courrier » pour lui ordonner de « décerner » les licences d’exploitation du poisson aux bateaux étrangers. Koureichy Thiam croit que cette affaire est aussi claire dans la mesure où il n’a agi qu’en tant que ministre de la République sous la responsabilité du président de la République, qui définit la politique de la Nation. Comme quoi…

SOURCE : TRIBUNE


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