Le chef de l’opposition sénégalaise Ousmane Sonko face à son accusatrice Adji Sarr au tribunal de Dakar
L’opposant sénégalais Ousmane Sonko, leader du parti Pastef, candidat à la prochaine présidentielle, confronté à Adji Sarr, ex-employée d’un salon de massage, qui l’accuse de « viols répétés » avec « menaces de mort ». Cette première confrontation est une nouvelle étape de cette affaire judiciaire qui avait provoqué des émeutes meurtrières en mars 2021.
Le tribunal a été placé sous haute sécurité. Les entrées sont filtrées. Des policiers et gendarmes sont postés aux abords du tribunal. Mais le dispositif a été allégé par rapport à ce qu’on avait pu constater lors de l’audition d’Ousmane Sonko le 3 novembre. C’est très calme devant le palais de justice.
On a vu arriver Adji Sarr quelques minutes avant 11 heures, en robe rouge, accompagnée de son avocat, Maître El Hadj Diouf, et de la militante féministe Gabriella Kane. Ousmane Sonko est entré par une porte latérale, selon des confrères, donc discrètement. Lundi 5 décembre, l’un de ses avocats assurait qu’il comptait bien répondre à cette convocation.
Chacun a déjà été entendu séparément sur le fond du dossier, mais c’est donc la première fois qu’ils confrontent leur version sur ce qui s’est passé au salon de massage Sweet Beauty. Ousmane Sonko a reconnu s’y être rendu pour des problèmes de dos. Il n’avait pas répondu au juge sur d’éventuelles relations sexuelles avec la plaignante. Il ne cesse de dénoncer un complot politique. De son côté, Adji Sarr accuse Ousmane Sonko de l’avoir violée à plusieurs reprises. Le doyen des juges doit alors tenter de faire la lumière sur cette affaire qui reste très sensible.
L’instruction est toujours en cours. Après cela, le doyen des juges pourrait convoquer de nouveau Adji Sarr comme Ousmane Sonko, séparément ou ensemble. Il pourrait demander à auditionner d’autres personnes citées dans ce dossier. Il n’est enfermé dans aucun délai et reste maître de son instruction, soulignait un avocat de la partie civile.
Et ensuite seulement, à la fin de l’instruction, le juge aura deux options : soit renvoyer l’affaire devant la chambre criminelle pour un procès, soit rendre une ordonnance de non-lieu, ce sera donc une nouvelle étape.
Avec RFI