CHRONIQUES POLITIQUES D’AVANT SCRUTIN DE DEMAIN DEVOIR DE CLARTÉ (V) Cartographie électorale et forces en présence
CHRONIQUES POLITIQUES D’AVANT SCRUTIN DE DEMAIN
DEVOIR DE CLARTÉ (V)
Cartographie électorale et forces en présence
C’est le dernier virage avant jour de scrutin, ouverture des bureaux de vote et arrivée des électeurs en masse. Ces élections législatives pour une 14e législature – que l’on espère conforme à l’éthique politique plus que sa consœur 13e, qui n’a pas lieu d’exister ni d’être mentionnée dans l’almanach, les annales et chroniques de la République du Sénégal – vont décider de la lecture définitive qu’il faudra avoir de l’article 25 de la Constitution qui stipule que les ressources naturelles appartiennent aux populations, comme la justice, l’armée et les ressources publiques qui servent à leurs traitement et entretien. Abrégeons !
Par KML ( Ras Staf)
Dans ce sprint final, les futurs nouveaux élus auront cinq ans, ou moins de 16 mois, sinon exister jusqu’au terme de l’élection présidentielle de 2024 qui verra un nouveau gouvernement installé, avec un Premier ministre nommé, et éventuellement on pourrait assister à une dissolution de l’Assemblée nationale si le nouveau chef d’État trouvait que sa composition ne l’arrange pas.
Sous le couvert des décrets n•2021-1196, abrogeant et remplaçant le décret n°2017-170 du 27 janvier 2017 portant partie règlementaire du code électoral, d’une part, le décret n°2022-868 du 19 avril 2022 portant convocation du corps électoral pour ce scrutin de demain dimanche entre en vigueur… Demain matin. Malgré la modification de la loi électorale n°2021-35 du 23 juillet 2021, à travers l’adoption de la loi n° 2022-15 du 04 mai 2022 portant code électoral à moins de 30 jours du scrutin.
On peut en déduire que le dialogue politique national en aparté a accouché par césarienne du minimum de consensus pour que ceux qui étaient contre le parrainage et ceux qui étaient favorables soient rattrapés par la loi sur la parité, pour mériter d’être exclus de cette compétition. Comble du désespoir ! Deux intrus et un trouble fête se sont positionnés à ces joutes électorales comme potentiels candidats rassembleurs pour la présidentielle de 2024.
Sonko, tête de liste absent en tête d’affiche, et Macky, tête d’affiche absent en tant que tête de liste, s’invitent à cette élection aux côtés du candidat disqualifié de la Grande coalition Gueum sa bopp, Bougane Guèye Dany, qui joue au trouble fête en militant contre le 3ème mandat agité en potentiel et possible 3ème candidature du chef de file de l’Apr, président de la coalition Benno bokk yakaar.
Si Sonko est, dans tout le Sénégal, si populaire, comme Macky en son temps, est-ce parce qu’il a été choisi sparing partner par Macky, renvoyé par Wade dans l’opposition pour y préparer sa succession pendant qu’il nous faisait croire l’inverse pour piéger l’opinion d’office récalcitrante à la promotion de son fils biologique ?
Ainsi, Macky serait ce «mbeur» de Wade père depuis 2007, qui a choisi Ousmane Sonko comme sparing partner coaché par son «super coach» Amadou Bâ, nommé coordinateur national. Mimi Touré dans ce cas, est encore le jockey-martyr tiré de sa botte secrète à Macky pour l’envoyer en négresse sur l’échafaud comme aux Locales de 2014.
Le sort en est donc jeté : Sonko accuse d’autres concurrents de ce que lui-même constitue avec Wallu : un pion du chef et parrain de cette mafia politique que les Sénégalais ne vont pas tarder à découvrir. Si c’était une fiction politique ou une libre assertion sans argumentations ni preuves on aurait pu comprendre. Mais regardez bien par vous mêmes de qui ils tiennent ces trois clés : «xaliss ken duko liggey deñko lijjenti» (le milliard on ne le gagne pas salaire, on sait aller le chercher là où il se trouve) ; «Il n’est pas interdit de voler, il est seulement interdit de se faire prendre», (sacc ayul, ñu japp la mo raw) ; «les promesses des politiques n’engagent que ceux qui y croient», (naxe yaay, naxe baay, yaw yakoyyeeg).
Aussi, on ne reprochera pas à Wade et aux libéraux de chercher à régner sur ce pays 50 ans durant ; ni au mouvement Y’en a marre d’appeler à inventer un nouveau type de Sénégalais (NTS). Mais jamais on n’arrivera à comprendre comment feu Djibo Kâ, feu Ousmane Tanor Dieng, Abdou Diouf et Moustapha Niasse lui-même en tant senghoriens, ont pu aveuglément suivre le travailliste ultra libéral et pape du sopi, ou son poulain sans positionnement idéologique et actuel président au pouvoir, ou les deux à la fois ? De même, comment les gauchistes du Rnd, du Msu, du Pit, de la Ld/Mpt, d’And-Jef, en tant que leaders idéologues, ont pu saborder leurs convictions au sein d’un système capitaliste de l’économie de marché 22 ans durant, soit avec le pape du sopi, soit avec son poulain actuel ? Décidément, aux yeux de Wade la récompense de Macky après sa réélection fraudée graduellement de 2007, va au-delà de lui sacrifier son fils, sa place, la tête de l’institution parlementaire, la primature, les mines, la sécurité publique et les hydrocarbures…. jusqu’à venir se mêler des compétitions électorales de 2017 et 2022 pour empêcher tout nouveau calife qui se déclare vouloir devenir calife à la place du calife. Même son fils, même ses plus ardents militants et camarades frères de parti ! Ils sont tous partis, même Idy qui avait rompu avec Wade. Le Pds Wallu est une coquille vide encore une fois comme à la présidentielle de 2019, pour briser l’élan populaire de Sonko, déjà avec deux trous dans ses ailes de colombe blanche : recalé du scrutin de demain et sali par une affaire montée de toute pièce de sexgame.
À ce jeu de Ping-pong Sonko ne fait ombrage à Macky, il contribue à son renforcement. Macky ne poursuit pas Sonko parce qu’il fait son affaire en l’aidant à bien cacher son jeu. Wade père ne veut ni l’un ni l’autre hors son fils Karim, qui n’est responsable ni du roi, ni de l’As, ni de la dame dans ce jeu de tierce majeure.
Aux listes en lice que sont : « Unis par l’espoir » (Bby), Naataangue Askan-wi, Libérer le peuple, Les serviteurs, Secourir le peuple, Bunt-bi, Aar Sénégal, Bokk gis gis liggey, de veiller à ce que la République ne souffre aucun dommage. À l’accueil, ce jour, du Pape du Sopi et parrain de la mafia politique sénégalaise, de connivence sur tout pour la répartition occulte et la gestion opaque du partage des bénéfices issus de l’exploitation de nos ressources naturelles faussement attribuée aux POPULATIONS (Art 25 de la Constitution). Même si l’émeute gronde à nos portes au cas où une autre lecture sera faite du verdict des urnes, au soir du scrutin, à la fermeture des bureaux de vote.
En 2017, la forte participation, avec un peu plus de la moitié des inscrits, soit près de 20 points plus élevée qu’aux précédentes législatives de 2012, des Sénégalais avaient prouvé à tous que la source du pouvoir reste entre les mains du peuple souverain. Cette fois-ci, avec près de sept à dix millions d’électeurs, Macky Sall risque la bérézina lors de cette élection. Car, ce qui est manifeste et constant, sans un poste de Pm choisi au sein d’une majorité différente de la majorité présidentielle au pouvoir, la coalition Benno bokk yakaar, en l’absence de Niasse et Tanor, ne peut plus aspirer à gouverner le Sénégal.
Entre le pouvoir et l’opposition actuelle, ce scrutin va constituer une sorte d’échauffement (1er tour) avant la présidentielle (2e et 3e tours). Y récolter de piètres résultats équivaudrait à un début de la fin. Une possibilité pour un nouveau deal avec les survivants ? Dans certaines villes et localités stratégiques à forte POPULATION les positionnés du jour jouent déjà leur partition, ne se font pas de cadeaux. Le peuple est divisé entre désir de changement et assurance dans la continuité. Les villes à ressources abondantes vont avoir à dire leur mot avant la présidentielle de 2024. Aujourd’hui dimanche 31 juillet 2022. Pour sûr ! Bonne journée électorale à tous et toutes.