Société civile ou société si vile ? Le silence coupable face au scandale des dettes cachées
Société civile ou société si vile ? Le silence coupable face au scandale des dettes cachées
Lorsque les révélations concernent les dérives du régime précédent, une étrange omerta s’installe. D’un coup, certains deviennent sourds et muets. Ceux qui, hier encore, se précipitaient pour dénoncer le moindre faux pas du nouveau pouvoir, sont aujourd’hui incapables d’élever la voix face aux malversations d’État, aux détournements et aux manipulations qui ont conduit le pays au bord du gouffre.
La vérité éclate pourtant au grand jour : plus de 4 000 milliards de dettes cachées ont été mises en lumière. Le FMI lui-même confirme l’ampleur du désastre. Pourtant, aucun communiqué, aucun point de presse d’urgence, aucun débat enflammé. Ceux qui prétendaient défendre la transparence et la rigueur budgétaire ont soudainement perdu leur ardeur.
Quand Sonko alertait sur les manipulations des chiffres, on le traitait d’alarmiste. Aujourd’hui, les faits lui donnent raison : Macky Sall et son régime ont menti sur la situation économique du pays. Mais au lieu d’exiger des comptes, certains préfèrent détourner l’attention et entretenir des polémiques stériles.
Le rapport de la Cour des comptes mériterait une mobilisation nationale. Il devrait être au cœur des débats, susciter une indignation massive et une demande de reddition des comptes. Mais non, l’indignation sélective bat son plein. On préfère fermer les yeux sur les scandales passés pour mieux accabler le présent.
Pourquoi ce silence ? Pourquoi cette hypocrisie ? À ceux qui prétendent faire confiance aux autorités, une question simple : où était cette confiance quand il s’agissait de discréditer le nouveau régime à la moindre occasion ?
Une société civile ou une société si vile ?
Derrière cette prétendue société civile, on reconnaît désormais une société si vile, complice par son silence, sélective dans son indignation, toujours prompte à s’ériger en rempart moral lorsqu’il s’agit d’accabler certains, mais incroyablement discrète quand il s’agit de pointer du doigt les véritables responsables du chaos économique.
Les masques tombent. Et avec eux, la crédibilité de ceux qui, sous couvert de neutralité, ne sont en réalité que les boucliers d’un système corrompu.
PMD