65 morts, 51 tués par balles : La justice enterrée ou enfin rendue ?
65 morts, 51 tués par balles : La justice enterrée ou enfin rendue ?
Par la rédaction / Opinions Libres
Le Sénégal porte encore les stigmates des violences qui ont endeuillé le pays ces dernières années. 65 morts, dont 51 tués par balles, un bilan accablant qui continue de hanter les consciences. 49 morts à Dakar, 19 à Ziguinchor, des destins brisés, des familles laissées dans le chagrin et l’incompréhension. Selon CartograFree Sénégal, l’âge moyen des victimes est de 26 ans, la plus jeune avait 14 ans, la plus âgée 53 ans. Près de la moitié étaient ouvriers ou mécaniciens, et un quart étaient élèves ou étudiants.
Face à ce drame national, une attente légitime s’est installée : rendre justice. Mais alors que beaucoup espéraient l’abrogation pure et simple de la loi d’amnistie, le pouvoir en place propose plutôt une “loi d’interprétation”. Une manœuvre juridique ou une réelle volonté de faire éclater la vérité ?
Le peuple sénégalais n’est pas dupe. Si cette loi vise à protéger des responsables et à garantir l’impunité des coupables, elle sera rejetée avec force. Si, au contraire, elle permet de rétablir la justice pour ces 65 âmes fauchées trop tôt, alors elle sera acceptée. L’enjeu est simple : s’agit-il de manipuler la loi pour couvrir certains crimes ou de l’adapter pour que justice soit faite ?
Chaque mort a un nom, une histoire, une famille qui attend des réponses. Le plus grand crime serait d’enterrer ce dossier sous des artifices juridiques. On ne joue pas avec la mémoire des victimes, on ne négocie pas avec la justice.
Le Sénégalais est prêt à accepter toute réforme qui va dans le sens de la vérité et de la justice. Mais il refusera qu’une loi, quelle qu’elle soit, efface l’histoire, protège les coupables et insulte la mémoire de ceux qui ont péri.
Alors, que veut réellement le pouvoir en place ? Réconcilier le pays avec la vérité ou tourner la page sur un massacre sans jamais rendre justice ? Une chose est certaine : ni oubli, ni pardon sans vérité.
Opinions libres