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Édito: Licenciements massifs : une nécessité économique ou une injustice sociale ?

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Licenciements massifs : une nécessité économique ou une injustice sociale ?

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko, les licenciements dans les entreprises publiques et parapubliques font débat. Les syndicats évoquent près de 3 000 emplois supprimés, dénonçant une purge qui frapperait injustement des travailleurs sénégalais. Perdre son emploi est toujours une épreuve difficile, mais au-delà de l’émotion, il est essentiel de contextualiser ces licenciements et de remonter à leurs causes profondes.

Un sabotage économique hérité du régime précédent

L’une des réalités occultées dans ce débat est l’héritage laissé par Macky Sall. À l’approche de son départ du pouvoir, des contrats ont été signés en masse, dans un contexte où les finances publiques étaient déjà sous tension. On a assisté à une inflation des recrutements dans certaines entreprises nationales, bien au-delà de leurs capacités financières. Résultat : des structures où les charges salariales dépassent les revenus, mettant en péril leur viabilité.

Dans un pays qui a connu des actes de sabotage entre 2022 et 2024, avec une opposition traquée et des tensions politiques exacerbées, certaines nominations et embauches de dernière minute semblent avoir été dictées par des calculs politiques plutôt que par de réels besoins économiques. Dès lors, les nouvelles autorités se retrouvent avec une équation budgétaire intenable.

Un arbitrage entre intérêts privés et intérêt général

Ces licenciements ne sont pas une réjouissance, mais une nécessité économique. L’État a le devoir de garantir la pérennité des entreprises publiques, et parfois, cela implique des décisions difficiles. Maintenir en poste des travailleurs recrutés dans des conditions non viables aurait pu conduire certaines structures à la faillite, mettant en péril des milliers d’autres emplois à plus long terme.

Le véritable débat devrait être dirigé vers ceux qui ont utilisé ces travailleurs à des fins politiques, leur offrant des postes sans assurer leur pérennité. Si colère il doit y avoir, elle devrait être tournée vers ceux qui ont vendu de faux espoirs, plutôt que vers un gouvernement qui tente de réparer une situation compromise.

Réformer pour éviter les erreurs du passé

L’urgence est maintenant d’adopter une approche plus transparente et rigoureuse en matière de gestion des ressources humaines dans le secteur public. Il ne s’agit pas seulement de supprimer des postes, mais de poser les bases d’une gouvernance plus saine, où les recrutements répondent à des critères de compétence et de viabilité économique, et non à des calculs politiciens.

Si ces licenciements sont regrettables, ils ne doivent pas faire oublier la responsabilité première du régime précédent dans cette situation. Et pour éviter de revivre ce cycle à chaque alternance politique, il est impératif de mieux encadrer les recrutements et les contrats publics, afin que plus jamais les travailleurs ne soient pris en otage d’une transition politique.
Pmd éternel indigné


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