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11 ANS DE MACKY AU POUVOIR Que d’acquis démocratiques remis en cause

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11 ANS DE MACKY AU POUVOIR
Que d’acquis démocratiques remis en cause

L’Alliance pour la République a fêté ses 11 ans de pouvoir ce samedi 25 mars. Occasion saisie par le porte-parole pour déclarer que l’Apr et ses alliés ne sauraient accepter la remise en cause de nos acquis démocratiques. Seulement le constat est que c’est sous la direction du président Sall que nombre d’acquis démocratiques ont été remis en cause. Lequel avait pourtant promis de les approfondir et de construire un Etat de droit. A dix mois de la fin de son mandat, l’Etat de droit est au plus mal avecà la clé une régression des libertés avec des emprisonnements tous azimuts, une entraveau droit de manifester, le non-respect des révisions ordinaires des listes, le blocage des primo votants, le parrainage controversé, la non remise du fichier aux partis politiques, l’élimination de candidats par la justice etc.

Par El Hassane SALL

L’anniversaire de l’Apr sest passé ce samedi 25 mars dans un contexte ou le climat social est très tendu. Occasion saisie par le porte-parole pour mettre en garde les « fauteurs de trouble. » « L’Alliance pour la République et ses alliés ne sauraient accepter la remise en cause de nos acquis démocratiques ainsi que les avancées décisives pour le développement économique et social de notre pays. » Seulement la remarque qu’il convient de faire est qu’après 11 ans de gestion, le pays a fait un grand bond en arrière pour ce qui concerne les acquis démocratiques. Aussi est-ilincompréhensible qu’il mette en garde contre une quelconque remise en cause des acquis alors qu’il est le principal responsable. De la volonté de réduire l’opposition à sa plus simple expression, en passant par le non-respect des révisions ordinaires des listes, le blocage des primo votants sur les listes, l’interdiction des manifestations, la non remise du fichier aux partis politiques, l’éliminationde candidats etc.  Sans compter la volonté de briguer un troisième mandat qui est source de trouble. Dès lors ne faudrait-il pas chercher les fauteurs de trouble ailleurs ?

 Libéral comme le « Vieux », Macky Sall avoulu néanmoins marquer sa différence : Sa mission ce n’était pas de construire des infrastructures mais un Etat de droit sur fond de gouvernance sobre, vertueuse, efficace. « L’argent public, je le mettrai dans les choses fondamentales pour le développement économique et social », avait-il annoncé. Ses maîtres mots ? « Justice sociale, équité. » Mais aujourd’hui, la rupture dont il s’était fait le chantre a fini comme le Sopi, un leurre. Et la méthode de gouvernance de Macky Sall ressemble à s’y méprendre à celle de son prédécesseur et maître. Que ce soit les audits déclenchés au lendemain de leur accession à la magistrature suprême et qui ont fini en queue de poisson, la prédation des ressources, l’implication de leur famille dans la gestion des affaires publiques, l’accaparement des terres, l’élimination des compagnons de la première heure sans compter la consommation excessive de transhumants… Pour dire que si le maître avait promis le Sopi, sa gestion a été nébuleuse avec à la clé un culte de l’impunité, ce qui lui a valu d’être congédié. A sa suite, son successeur et disciple a enfourché le cheval de la rupture pour disait-il remettre les choses à l’endroit. Mais après 11 ans de gestion, l’amer constat est que Macky Sall marche sur les traces de son prédécesseur sansle talent et la finesse dans la démarche. La rupture est en pleine déconfiture.  Si l’une descaractéristiques de l’ancien président Wade, était sa propension à accaparer tous les pouvoirs pour être le seul maître à bord, aussi bien au niveau de la gestion de la patrie que du parti, il en est aussi de même que pour son successeur qui règne sans partage aussi bien au niveau de l’État que de son parti, si l’on en juge par les pouvoirs exorbitants que l’article 15 des statuts de l’Apr confère au Président Macky Sall. Dans ledit article, il est clairement mentionné : « En toutes circonstances, le parti est représenté par le président. Le président est le seul à pouvoir engager le parti dans ses initiatives et propos. Aucun militant ne peut prendre des initiatives ou faire des déclarations au nom du président et pour le compte du parti, sauf s’il est mandaté par le président (…)Après 11 ans de gestion du pays, ce qui est constant est que le président Macky Sall fait du Wade sans Wade si l’on en juge par la similitude dans les méthodes.  A quelques mois de la fin de son mandat, le pays est aujourd’hui en proie à une tension extrêmecomme ce fut le cas sous Wade. Pourtant tous deux avaient déclaré avoir verrouillé les deux mandats. Mais le plus grave dans cette situation est que Macky Sall s’était illustré par son intransigeance et sa détermination àcombattre le troisième mandat. Mais aujourd’hui il semble vouloir faire machine arrière. Même s’il ne s’est pas encore clairement prononcé, ses militants ont tous embouché la trompette du deuxièmequinquennat. Etant donné qu’ « aucun militant ne peut prendre des initiatives ou faire des déclarations au nom du président et pour le compte du parti, sauf s’il est mandaté par le président » (…), l’ont-ils été ? Quoi qu’il en soit, tout le monde sait que le troisièmemandat a été source de trouble si l’on se fie aux douloureux évènements de 2012.Maintenant ce qui est paradoxal est le fait l’APR veuille mettre en garde les fauteurs de trouble en parlant de préservation des acquis démocratiques tout en voulant briguer un troisième en sachant pertinemment que cela peut être source de trouble à l’ordre public ?  

SOURCE : TRIBUNE


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